Depuis le 21 octobre dernier, le FFS a rencontré 21 parties entre formations politiques et organisations de la société civile. Vingt jours après son lancement, l'initiative du Front des forces socialistes (FFS) est diversement accueillie par la classe politique et la société civile. Certaines formations et acteurs politiques l'ont vivement critiquée, d'autres veulent se donner du temps avant d'exprimer définitivement leur position et quelques-uns ont déjà annoncé la couleur en avisant de leur adhésion au projet du plus vieux parti de l'opposition. Depuis le 21 octobre dernier, le FFS a rencontré 21 parties entre formations politiques et organisations de la société civile, entre autres des organisations syndicales, des directeurs de journaux, des représentants du mouvement associatif et des droits de l'homme en vue de la tenue d'une conférence nationale du consensus. Des consultations ont été menées avec les partis proches du pouvoir à leur tête le FLN et le RND. Pour l'heure, ces deux formations n'ont pas dit «non» à l'initiative du FFS. Au contraire, ils ont affiché leur disposition à participer à la réussite de ce projet dès lors qu'il ne remet pas en cause la légitimité du président Bouteflika. Samedi dernier, à partir de la ville de Ouargla, Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND et président du Sénat, a estimé qu'une seule rencontre avec le FFS reste insuffisante. Un deuxième face-à-face s'impose, selon Bensalah, pour mieux cerner le contenu du projet du FFS. Beaucoup d'autres partis politiques, tels que TAJ de Amar Ghoul et le Front El Moustakbal de Belaïd Abdelaziz, n'ont pas caché leur adhésion à la démarche du FFS. Par contre, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) regroupant plusieurs partis politiques, entre autres le RCD et le MSP, ont ouvertement désapprouvé l'initiative du FFS. Le MSP va jusqu'à accuser le FFS de vouloir saboter leur projet de transition démocratique que la Coordination veut mettre sur pied. Seulement aux uns et autres, le FFS dit être optimiste quant à l'aboutissement de son projet de reconstruction d'un consensus national. Samedi de la ville de Tizi Ouzou, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, a expliqué aux cadres du parti que son initiative n'a reçu aucune opposition frontale : «Le FFS a rencontré des formations politiques et organisations de la société civile. Ces rencontres ont permis de dégager les points convergents et de cerner les divergences entre les différentes parties consultées», a précisé M. Nebbou qui a saisi l'occasion pour réitérer l'appel à toutes les formations politiques, y compris les «détracteurs» de son parti, pour se concerter autour de son projet politique. Un appel, qui est aussi lancé en direction du pouvoir qui «ne peut être exclu de cette démarche», a-t-il ajouté. Hier, l'instance présidentielle du FFS a rencontré les responsables du PST. Les deux parties ont abordé, la conjoncture politique, sociale et économique présente, marquée par la gravité de la situation tant sur le plan national, régional qu'international. Les représentants du PST ont souligné, enfin, la noblesse de la démarche du FFS. Les deux parties ont convenu de maintenir le contact entre elles. Après ces premières rencontres, le FFS compte observer une pause afin de faire une évaluation des consultations. «Cette évaluation est une démarche nécessaire pour poursuivre les rencontres afin de passer à la deuxième étape qui permettra d'élaborer une matrice de consensus national», note M. Nebbou.