Les services de sécurité algériens et français intensifient, depuis quelques semaines déjà, leur coopération sur le dossier Mali. Selon une source, cette alerte sécuritaire, déjà adoptée lors des premiers mois de la guerre au Mali en 2013, est motivée par le fait que des groupes d'AQMI rejoignaient le Daech. Les services de sécurité des deux pays ont repéré des déplacements de certains terroristes d'Algérie vers le nord du Mali pour négocier avec les katibas la possibilité de rejoindre Daech. Depuis deux semaines, révèle une source, les forces françaises pistent un terroriste proche de Othmane El Acimi, chargé de transmettre un courrier aux katibas de la part de Daech. Il allait aussi assister à une «importante réunion» des émirs avant que les services de sécurité algériens n'interceptent un terroriste mauritanien, Safi Eddine El Mauritani de la katiba tunisienne Okba Ibn Nafaa, qui a renseigné ces services sur les opérations qui allaient se produire dans la région. Il a été arrêté sur la route nationale reliant Biskra à Ouargla. Depuis, les services de sécurité algériens sont en état d'alerte. Cette coordination sécuritaire entre les deux pays consiste essentiellement, explique notre source, à établir une ligne de communication directe afin d'échanger d'éventuelles informations sur ce dossier et particulièrement sur les réunions. Une rencontre aurait eu lieu, selon nos sources, à proximité du massif des Ifoghas, au nord du Mali, non loin de la frontière algérienne. Une région montagneuse où il est difficile d'être repéré par un contrôle aérien. Selon des experts dans le domaine, la situation sécuritaire «changera en Algérie et au nord du Mali si les katibas du Sahara rejoignent Daech. Ces katibas mettront à la disposition des djihadistes en Algérie, coincés dans les montagnes algériennes, de grandes quantités d'armes». Ce nouveau mouvement pourrait également donner naissance à des «coopérations entre beaucoup de mouvements djihadistes en Afrique comme Boko Haram, les salafistes libyens et la katiba Okba Ibn Nafaa tunisienne». Ce qui représente une grande menace pour les pays en lutte contre le terrorisme au Sahel.