L'hydre tentaculaire Daesh inquiète de nombreux pays dont ceux de l'Afrique du Nord. Selon les médias tunisiens la menace de cette organisation est très sérieuse. Dans ce contexte, le site Réalité citant des sources sécuritaires rapporte que «de nombreux éléments de cette organisation attendent le moment opportun pour entrer en Tunisie et y former un noyau et perpétrer la terreur comme ils le font en Irak et en Syrie. L'allégeance d'Ansar Al Charia en Tunisie et en Libye fait craindre une invasion imminente sur notre territoire». Cette menace ne sera pas sans conséquences sur l'Algérie du fait de sa proximité de la Tunisie d'où d'ailleurs est née cette stratégie de coopération en matière d'échange de renseignement. L'Algérie considérée comme un pivot de la lutte antiterroriste dans la région entend aussi mettre son expérience au service de son pays voisin et aider la Libye dans sa lutte contre ce phénomène qui a pris des proportions gravissimes. L'épicentre de cette hydre sauvage se situe certes, en Irak et en Syrie, mais depuis peu son prétendu chef Abou Bakr El Baghdadi, qui s'est autoproclamé calife, s'érigeant en héritier d'un islam inconnu, menace de pousser sa dictature jusqu'aux pays du Maghreb. D'une logique sanguinaire et obscure, Daesh entend s'engager dans la conquête de tous les pays musulmans. L'essor extraordinaire de ce mouvement à l'idéologie wahhabite a été favorisé par la guerre mondiale lancée contre la Syrie depuis 2011, le soutien financier de certains pays du Golfe et notamment l'assistance militaire des Occidentaux et la Turquie. La nébuleuse compte au moins 12.000 éléments de toutes les nationalités, aussi bien américaine, européenne que du Monde arabe. Ce sont justement les Tunisiens qui forment le plus grand nombre de cette organisation. Leur retour «imminent» pose un véritable problème sécuritaire aussi bien pour la Tunisie que pour l'Algérie. Pour le président provisoire de la République tunisienne, Mohamed Moncef Marzouki, Daesh est l'enfer qui menace le monde. A ce propos il déclarait y a quelques jours lors de la réunion du Conseil parlementaire italien «la nécessité d'affronter l'Etat Islamique appelé Daesh». Dans son intervention, il revient sur la situation sécuritaire en Libye et l'influence qu'elle peut engendrer sur la Tunisie. Alors que deux fractions d'Al Qaîda au Maghreb islamique, Ansar al Charia et le Mujao ont déjà proclamé leur allégeance à Daesh, cette dernière est déjà présente en Libye. Son projet d'expansion vise aussi bien la Tunisie, l'Algérie que le Maroc. A ce propos, le site Visa pour l'Algérie souligne que «des dizaines de cellules qui prenaient en charge le transfert de djihadistes et d'armes de la Libye vers la Syrie et l'Irak, ont proclamé leur adhésion à l'Etat islamique». La même source rapporte qu'«en Tunisie, la katiba Okba Ibn Naâfa reste pour l'instant derrière Aqmi dont elle constitue, selon certaines estimations, 50% des forces. Mais les autorités tunisiennes ont manifesté hier publiquement leur inquiétude: en condamnant «les crimes sauvages» de l'Etat islamique, notamment la décapitation du journaliste américain James Foley, la Présidence tunisienne a rappelé que Daech constituait «une menace pour tous les Etats de la région». En Algérie, des cellules dormantes se sont déjà constituées pour l'essentiel par des dissidents d'Aqmi». Néanmoins, le chef d'Al Qaîda au Maghreb islamique qui refuse de voir un autre concurrent, pose un problème pour Daesh. C'est ce qui a provoqué un saignement au sein d'Al Qaîda au Maghreb Islamique. Mais cela empêchera -t-il Daesh de poursuivre son projet subversif? A ce propos, des sources très bien informées confient qu'on va assiter à une guerre interne au sein d'Al Qaîda au Maghreb islamique au profit de Daesh. Nos sources n'écartent pas des liquidations physiques de ceux qui ont renouvelé leur fidélité à Ayman Al Zawahiri et qui pourrait constituer une gêne pour l'émergence de Daesh en Afrique du Nord. Les mêmes sources estiment que la menace «sérieuse» de la nébuleuse qui pèse sur la Tunisie tire profit de la situation d'instabilité sécuritaire dans ce pays, mais certainement de son manque d'expérience en matière de lutte antiterroriste, pour étendre son projet. Mais selon une source militaire citée par Visa pour l'Algérie «il est difficile d'imaginer que des cellules parviennent à s'implanter sur le territoire d'Aqmi et dans les villes du Nord. En revanche, l'Etat Islamique cherche à occuper le Sud-Est, du côté d'Illizi pour combler le vide laissé par Abdesselam Tarmoune, chef du Mouvement des enfants du Sahara pour la justice, depuis sa reddition doublée de négociations avec les autorités». Cependant, il faut rappeler que dans son dernier numéro El Djeich, l'ANP s'inquiète de la situation sécuritaire au niveau des frontières, alertant sur les risques d'infiltration des groupes terroristes depuis la Libye et la Tunisie. Des rapports ont été établis en ce sens avertissant sur les menaces qu'affronte l'Algérie.