La menace représentée par le terrorisme aux frontières algériennes est réelle. Les événements internationaux liés à cette forme de crime et l'ascension énigmatique de l'organisation terroriste appelée «L'Etat islamique» (EI ou Daech) accentuent cette menace. Elle est telle que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé hier à Alger une réunion du Haut conseil de sécurité sur la situation sécuritaire aux frontières méridionales et orientales de l'Algérie et sur ses efforts pour l'instauration de la paix et la stabilité au Mali et en Libye. «Son Excellence, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a tenu ce dimanche 21 septembre, une réunion sur la situation sécuritaire à nos frontières méridionales et orientales et sur les efforts que déploie l'Algérie pour faciliter l'avènement de la paix et de la stabilité au Mali et en Libye», indique un communiqué de la présidence de la République. «Cette réunion a vu la participation de hauts responsables civils, militaires et des services de sécurité, dont M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, et M. Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire», précise la même source. En août de l'année en cours, l'Armée nationale populaire (ANP) dans son éditorial paru dans la dernière édition de la revue El-Djeïch, a tiré la sonnette d'alarme quant à d'éventuelles intrusions de terroristes à travers les frontières du pays. «Au regard de cette instabilité qui caractérise le monde arabe et l'Afrique au niveau sécuritaire, économique et social, l'Algérie se trouve confrontée à des défis et de grands enjeux militaires et sécuritaires», est-il écrit dans cet éditorial, rappelle-t-on. C'est dans un contexte explosif que le président de la République a présidé une réunion sur la situation sécuritaire aux frontières méridionales et orientales de l'Algérie, note-t-on. Les affrontements armés en Libye, la prolifération d'armes et de munitions, la situation sécuritaire au nord du Mali et le retour de «djihadistes» de certains pays de la région partis «combattre» au sein d'organisations terroristes comme Daech ou le Front Al Nosra, sévissant en Irak et en Syrie, comptent parmi les principaux ingrédients de cette situation qui menace, aujourd'hui, toute la région. L'évolution de la situation est rapide et énigmatique, illustrée par l'annonce récente de la création d'une nouvelle organisation terroriste en Algérie appelée «Djound Al Khilafa», qui a déjà fait allégeance à Daech. On ignore qui seraient les auteurs de la création de cette organisation qui se présente comme issue d'une dissidence d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La volonté d'imposer Daech à la région en général, et à l'Algérie en particulier, est davantage perceptible avec l'allégeance déclarée par d'autres organisations armées à l'EI, dont Boko Haram du Nigeria, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ançar Al Chariaâ de Tunisie, qui sévit également aux frontières algéro-tunisiennes. Ajouté à cette situation le retour éventuel de milliers de «djihadistes» tunisiens, libyens et autres, partis renforcer les rangs de Daech dans son œuvre destructrice contre la Syrie, l'Irak et le Liban.