La Confédération africaine de football (CAF) a finalement déniché un point de chute à la CAN-2015 suite au renoncement du Maroc d'organiser la 30e édition de la plus prestigieuse compétition de la CAF, selon le calendrier arrêté depuis fort longtemps (17 janvier-8 février 2015). Le tournoi aura donc lieu en Guinée équatoriale à la date prévue. La CAF l'a annoncé hier sur son site officiel. Dès jeudi, l'information a pris de la consistance suite à la déclaration du chef de service de presse de la Fédération de football de la Guinée équatoriale qui a indiqué : «Le président de la CAF, Issa Hayatou, est attendu vendredi à Malabo pour s'entretenir avec le chef de l'Etat, Teodoro Obiang Nguema, au sujet de l'organisation de la CAN-2015. Issa Hayatou proposera au Président d'organiser la CAN-2015 en Guinée équatoriale.» Issa Hayatou a placé en alerte toutes les instances de la Confédération et plus particulièrement ses collègues du comité exécutif qui lui ont délégué le pouvoir de trancher tout seul sur ce sujet. D'autres membres de la CAF l'ont précédé à Malabo, notamment ceux du Comité d'inspection des installations, dont l'avis sera pris en considération par le patron de la CAF. Avant d'annoncer officiellement le déroulement de la CAN- 2015 en Guinée équatoriale, Issa Hayatou a pris langue avec quelques membres influents du Comité exécutif et a laissé au secrétaire général, Hicham El Amrani, le soin d'en informer les autres membres. Au-delà des raisons (connues) et considérations qui ont présidé à ce choix, il y a lieu de noter que cette décision pose un problème (de taille), dans la mesure où la Guinée équatoriale est sous le coup d'une disqualification dans cette compétition (éliminatoires de la CAN-2015), prononcée à son encontre par la CAF pour avoir aligné un joueur inéligible, Thierry Fidieu Tazemata, footballeur d'origine camerounaise qui a participé à la rencontre Guinée équatoriale - Mauritanie comptant pour le 1er tour préliminaire de la CAN-2015. Dans les attendus de la décision de la CAF, il est précisé : «Le joueur a changé d'association sans recevoir de preuves de la fédération équato-guinéenne que ce dernier a respecté les règlements d'application des statuts de la FIFA et estime donc que son éligibilité de joueur avec l'équipe équato-guinéenne est non-conforme… La CAF n'a jamais reçu de preuves écrites attestant que la FIFA a autorisé le changement d'association…» Est-il possible de «repêcher» aussi facilement un pays qui est encore sous le coup d'une suspension pour lui confier l'organisation de la CAN-2015 ? A priori, la CAF s'est assise sur ces considérations pour ne retenir que celle qui l'arrange. Ne pas perdre l'argent qui provient d'un tel événement.