Comment passer à un système de santé dans lequel les soins dispensés sont abordables tout en étant les meilleurs possibles ? C'est, entre autres, la question abordée lors des deux jours de formation en économie de santé destinée aux participants, chercheurs, décideurs, journalistes, experts en matière de technologie de la santé. Lors des quatre sessions de cours portant sur «L'introduction à la modélisation», «Analyse et concept, discret evenement, simulation for économic» et «Le remboursement des produits pharmaceutiques en Europe», une attention toute particulière est donnée à la prise en charge des maladies chroniques, à savoir le cancer, les hépatites et les pathologies cardiovasculaires. Ces maladies nécessitent des ressources financières très importantes qu'il faut sérieusement prendre en considération pour les choix des traitements dont les coûts sont souvent exorbitants, surtout pour ce qui est de l'innovation. Pour cela, les économistes de la santé font référence à des théories pour la prise de décision lorsqu'on est «confronté à plusieurs sources d'information sur les avantages et les inconvénients de certains médicaments et traitements, d'où la dichotomie coût/bénéfice. Laquelle constitue la base pour la prise de décision face à des incertitudes. Le modèle Marcov et autres méthodes relatives à l'analyse décisionnelle sous- jacents aux modèles mathématiques sont, entre autres, les moyens d'aide à la prise de décision», a expliqué Uwe Siebert, professeur du département de santé et politique de management en santé à l'université des sciences médicales et Havard school à Boston. Et de signaler que «lorsqu'un médicament est moins cher, il est donc accessible, on n'a pas besoin d'analyse. Par contre, si un médicament est cher et efficace, il faut engager la réflexion et l'analyse selon des critères bien définis sur le gain en matière de longévité de la durée de vie et la qualité de vie. A ce moment-là, une décision doit être prise sur la base de meilleurs éléments de preuves pour traiter ou ne pas traiter», a-t-il souligné. Le rapport coût/efficacité doit faire partie de l'évaluation économique et cela nous permettra d'améliorer l'accès aux soins avec équité. «Opter pour tel ou tel produit répond aussi à des exigences d'ordre sanitaire. Si un traitement pourrait éviter des complications encore plus graves que la maladie et qu'il est plus coûteux, le choix est vite fait. L'objectif recherché à travers ces analyses est comment prendre en charge des patients tout en leur évitant des complications nécessitant des hospitalisations multiples, des médicaments inutiles et une meilleure qualité de vie. L'OMS a établi des règles à ce niveau-là. Il faut se dire aussi quel coût supporter pour chaque vie gagnée», a-t-il encore indiqué.