Le diabète est la maladie la plus répandue en Algérie. Son incidence a doublé ces dix dernières années. Ils sont plus de trois millions d'Algériens atteints par cette pathologie. Selon les spécialistes, près de 50% ignorent qu'ils sont diabétiques. Classé désormais comme pandémie mondiale, le diabète touche même les jeunes et demeure une maladie aux complications graves. A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, des portes ouvertes pour le dépistage du diabète sont organisées à partir d'aujourd'hui au service de diabétologie de l'hôpital Mustapha Pacha, à Alger, en collaboration avec le laboratoire Bayer Diabete Care et les laboratoires Biopharm qui fournissent le matériel nécessaire à cette opération. Outre le dépistage pour les volontaires, des chapiteaux ont été dressés à proximité du service, où plusieurs thèmes seront abordés. Il sera ainsi question du pied diabétique, de l'autosurveillance, de la diététique, la prévention et le dépistage ; l'équipe du service de diabétologie, dirigé par le professeur Boudiba, se chargera de l'animation. Une opération similaire sera également organisée demain et après-demain par l'EPSP de Draria, mais sera limitée au dépistage chez les personnes âgées de 30 ans et plus. Plusieurs opérations de dépistage Les volontaires peuvent se présenter aux polycliniques de Draria, Douéra, Khraïcia, Birtouta, El Achour et aux salles de soins de Tessala El Mardja, Baba Hassen et Chaïbia. La sensibilisation au respect des règles hygiéno-diététiques chez les personnes saines et celles atteintes de la maladie est très importante, estime le Pr Boudiba. Pour lui, les Algériens doivent être informés sur les dangers d'un certain nombre d'aliments sur leur santé. «Cela doit se faire au préalable à l'école, puis à la maison avant que les personnes arrivent à l'hôpital», a-t-il indiqué. Et d'ajouter qu'il est temps de procéder au contrôle de certaines denrées alimentaires importées, dont les pâtisseries. «Le risque de voir le nombre de diabétiques croître est réel. Ce qui constitue un grand danger pour les générations futures et qui va s'exprimer avec des complications graves», a-t-il averti. Et de rappeler que la maladie est étroitement liée à l'alimentation et à l'environnement. Le Pr Boudiba regrette que rien ne soit fait pour réduire l'incidence de ce fardeau qui pèse lourdement dans notre société. «Tout est fait dans le sens contraire des recommandations. Comment expliquez-vous la prolifération des gargotes de malbouffe autour des écoles et des lycées sans pour autant susciter de l'inquiétude ?», a-t-il signalé. Il estime que même si l'on veut lutter pour ne pas devenir diabétique, rien ne s'y prête : «On demande à nos patients de faire de la marche mais il n'y a pas où marcher, de faire un régime et manger équilibré alors que les fruits et légumes sont devenus inaccessibles», a-t-il déploré. Et de signaler que la famille et l'école ont un grand rôle à jouer afin d'inculquer l'éducation de base concernant l'alimentation notamment. Le Pr Boudiba a par ailleurs insisté sur l'observance par les personnes atteintes du diabète, surtout, de l'autosurveillance de la glycémie. Pour lui, il est important pour un diabétique de suivre à la lettre les recommandations de son médecin traitant. Il assure que les traitements sont aujourd'hui efficaces et que de nombreux nouveaux médicaments, avec moins d'effets indésirables, sont sur le marché.