Rachid Nekkaz et quatre de ses compagnons, arrêtés jeudi dernier dans la ville de Seddouk (sud de Béjaïa), ont été mis en liberté provisoire en fin de journée d'hier après l'ouverture d'une instruction au tribunal d'Akbou, où ils ont été présentés en début d'après-midi devant le juge d'instruction. Dans la matinée, les cinq prévenus ont été auditionnés par le procureur de la République, qui a qualifié les faits retenus contre l'ex-candidat à la candidature de la dernière présidentielle et les quatre «marcheurs» d'«incitation à attroupement». Selon Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), présent hier au tribunal d'Akbou, l'audition a eu lieu en présence des deux avocats désignés par la LADDH et de trois autres qui se sont constitués au nom du Réseau des avocats. Selon notre source, les cinq mis en cause rejettent en bloc l'accusation d'«incitation à attroupement». Leur arrestation, rapportent des sources locales, n'est pas intervenue à l'occasion d'un quelconque meeting. Autant pour ses partisans que pour des militants des droits de l'homme, la conviction est grande que l'arrestation de Rachid Nekkaz puis sa mise en liberté provisoire participent d'une volonté de freiner son engagement sur le terrain politique, qui s'est déjà exprimé par sa réaction publique par rapport à l'affaire Saadani et, dernièrement, par la «marche pour le changement» qu'il a lancée le 1er novembre et qui l'a mené, entre autres villes, à Seddouk. Pour ses partisans, cette arrestation «est totalement injustifiée puisque Rachid Nekkaz ne faisait que marcher, action qui ne nécessite pas, en temps normal, une autorisation administrative», est-il écrit dans un communiqué publié sur la page facebook du Mouvement pour la jeunesse et la citoyenneté lancé par Rachid Nekkaz. Le même communiqué voit dans cette arrestation «une décision politique provenant d'une partie de l'Exécutif» trouvant même un parallèle avec «un contexte particulier : l'hospitalisation depuis 48 heures, à Grenoble en France, de M. Bouteflika, président de la République».