En marche à pied depuis la ville de Khenchela le 1er novembre dernier pour action pacifique, initiée par son mouvement «pour la jeunesse et le changement», Rachid Nekkaz a passé ses dernières quarante-huit heures dans une cellule isolée du commissariat de police. La mésaventure de l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 2014 semble prendre une autre tournure cette fois. Toutes les administrations ont été instruites par de hautes autorités de l'Etat de chasser le marcheur «gênant» et de l'éloigner le plus tôt possible des grandes agglomérations, avons-nous appris de sources sûres. Après avoir été interpellé et remis à l'ordre par le parquet de la ville de Béni Ourtilane, relevant de la wilaya de Sétif, ce dernier a été arrêté à la manière d'un «fugitif» par les policiers de la localité de Seddouk, dans la wilaya de Béjaïa. Rachid Nekkaz ainsi que ses trois accompagnateurs ont été immédiatement embarqués au commissariat de daïra à leur arrivée dans la cité de Cheikh-Ahaddad avant d'être auditionnés à tour de rôle. Une fois la procédure d'usage terminée, les services de police ont été instruits de séparer les quatre marcheurs en deux groupes. Le leader du mouvement ainsi qu'un de ses accompagnateurs ont été placés dans deux cellules sur place, alors que les deux autres ont été transférés dans un autre commissariat, celui de la daïra d'Ouzellaguen en l'occurrence. A notre arrivée hier à Seddouk, il régnait une ambiance particulière dans ledit édifice policier, où pratiquement tout le personnel du commissariat a été réquisitionné à l'occasion. Tous les services étaient blindés d'effectif. De sources très proches de cette «rocambolesque» arrestation, Nekkaz a été interpellé par la police loin de la ville, au point où personne à Seddouk n'était informé de l'arrestation de l'ex-candidat à la présidentielle. «Sincèrement je ne suis pas au courant, d'autant plus que j'habite juste en face du commissariat, et je peux même vous confirmer que personne ici à Seddouk n'a été informé de cette arrestation de Nekkaz puisque je fais partie aussi d'une association de la ville», nous dira un jeune citoyen de cette commune. L'ex-candidat à la présidentielle sera traduit aujourd'hui en compagnie de ses trois camarades devant le parquet d'Akbou pour de nouvelles instructions après celles requises au niveau du tribunal de la ville de Béni Ourtilane jeudi dernier.