Tout en soulignant que le conflit du Sahara occidental connaît actuellement une étape «qualitative cruciale», les participants à la 39e édition de l'Eucoco ont réaffirmé «avec force» leur solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance sous la conduite du Front Polisario, «son unique et légitime représentant». Madrid (Espagne) De notre envoyé spécial Les participants à la 39e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) ont appelé, dans la nuit de samedi à dimanche, à la redynamisation des actions de solidarité avec le peuple sahraoui. «Il y a lieu d'améliorer et de renforcer notre solidarité par des actions à l'endroit de la communauté internationale, des Nations unies, des ONG, de l'EU, etc.», ont indiqué les délégués des mouvements de solidarité dans la résolution finale de la conférence. Tout en soulignant que le conflit du Sahara occidental connaît actuellement une étape «qualitative cruciale», les participants ont réaffirmé «avec force» leur solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, sous la conduite du Front Polisario, «son unique et légitime représentant». «Notre mobilisation se veut plus grande encore, nos actions plus ciblées, plus performantes, pour obliger le Maroc à respecter le droit international et pour interpeller certains pays, la France et l'Espagne en particulier, ainsi que l'Union européenne pour qu'ils adoptent une position conforme à la légalité internationale sur la question du Sahara occidental», ont-ils déclaré. Tout en renouvelant leur confiance à Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, les participants ont également appelé le Conseil de sécurité et l'Union européenne à «prendre des sanctions» contre le Maroc. Pour les participants, la stratégie du roi du Maroc, «basée sur la fuite en avant, l'illégalité de l'occupation et toutes ses néfastes conséquences, le discours d'amalgame, de diversion, de mensonge, agressif vis-à-vis de l'Algérie, le défi face à la communauté internationale et le déni du droit international ont aujourd'hui lamentablement échoué et ne trompent plus personne». Rabat dans l'impasse et sur la défensive Le gouvernement marocain est «sur la défensive et se trouve dans l'impasse en imposant un refus à toute solution négociée sous l'égide des Nations unies», ont-ils indiqué. Les participants dénoncent le fait que le Maroc «non seulement réprime les populations dans les territoires sahraouis occupés, mais empêche Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, de réaliser sa mission». Intervenant à la clôture de la conférence, le président de l'Eucoco, Pierre Galand, a exhorté certains pays — faisant allusion à la France et à l'Espagne — d'adopter une politique «cohérente» vis-à-vis de la question sahraouie, dénonçant «une politique de façade» de ces pays. M. Galand — qui a annoncé au passage que la 40e édition de l'Eucoco se tiendra à Madrid — s'en est également pris à UE pour son «attentisme» et sa politique de «deux poids deux mesures» concernant le conflit du Sahara occidental. «Il faut sortir de cet attentisme et travailler ensemble pour renforcer la solidarité internationale. Nous voulons que l'ONU et l'UE remplissent leurs missions et que le Maroc se retire du Sahara occidental», a-t-il souligné. Pierre Galand a appelé par ailleurs à intensifier les actions de solidarité à l'égard d'«un petit peuple qui a tous les droits avec lui», soulignant «l'exemplarité» de la lutte pour «une cause juste et noble» des Sahraouis. Le président de l'Eucoco regrette que les 30 articles que compte la Charte des droits de l'homme de l'ONU aient été, dans le cas des Sahraouis, tous bafoués.