D'une capacité de 200 tonnes/jour, le complexe de transformation de maïs de Maghnia, qui couvre les besoins du pays en produits amylacés (amidon, sirop de glucose, dextrines et autres sous-produits, tels les aliments du bétail), n'arrête pas de manger son pain noir. Sommé par le responsable de la daïra, le 21 juillet dernier, de cesser de déverser ses rejets dans le site désigné sur opposition des habitants de Hammam Boughrara, à cause des odeurs nauséabondes émanant de ces rejets, le complexe est à l'arrêt. Une immobilisation des activités qui risque de durer. Les représentants du syndicat soulignent : « Avec la construction du barrage de Hammam Boughrara (à 12 km de l'usine), la maïserie a été contrainte de réaliser une station d'épuration des eaux résiduaires pour sauvegarder les eaux de cet ouvrage contre la pollution générée par ses rejets bruts et, ainsi, se conformer à la réglementation en vigueur en matière d'environnement. Un marché est passé avec une société belge en avril 2003 pour la réalisation de cette station, mais il a été résilié en janvier 2004 pour non-respect par cette société de ses obligations contractuelles. » Nos interlocuteurs expliquent en outre qu'en mars 2004, un contrat est conclu avec le consortium Otramo-Oran/Ridmt-Italie pour la réalisation de la station d'épuration. Les travaux de génie civil sont en cours et la livraison de l'ouvrage est prévue en mars 2005. Un délai qui inquiète les travailleurs. « Aucune solution ne lui étant offerte pour le déversement de ses effluents liquides, l'usine se retrouve ainsi à l'arrêt. Elle n'arrive toujours pas à reprendre ses activités malgré les diverses réunions tenues avec la commission de wilaya et malgré la bonne volonté de ses membres à qui diverses alternatives ont été proposées. » Selon un document qui nous a été remis par cette filiale d'Eriad, les conséquences engendrées par l'arrêt de l'usine sont lourdes et inquiétantes de par le manque à gagner estimé entre 5 et 6 millions de dinars par jour, la perte du marché et les dommages sur beaucoup d'autres industries du pays, la perte d'emplois pour plus de 200 travailleurs, les difficultés financières nées du manque de ressources après l'arrêt de l'activité et qui remettront en cause l'autofinancement des projets en cours de réalisation dont celui de la station d'épuration et le contrat de renouvellement des cuves en acier inox avec un fournisseur tunisien. « Pour tout cela, le collectif des travailleurs sollicite le soutien du président de la République pour permettre le maintien en activité de leur société, unique au niveau national et qui joue un rôle important dans l'économie du pays. » Une sollicitation accompagnée aussi d'une demande d'aide financière pour amortir le coût de la station d'épuration...