La maïserie de cette ville, filiale de l?Eriad SBA, serait-elle le prétexte d?une politique approximative entamée en vue de la préservation de l?environnement et de la lutte contre la pollution, après avoir été accusée à tort, dit-on, d?être le principal facteur de pollution du barrage de Hammam Boughrara. Sans attendre la conclusion des experts, l?unité en question a été fermée le 21 juillet dernier, par une commission dépêchée par la wilaya de Tlemcen. Cependant pour les experts et autres spécialistes de l?environnement, le problème de la pollution du barrage se situe bien en amont. Il résulte en fait des effluents de l?oued Mouillah qui draine, depuis le Maroc, toutes les eaux usées provenant de la ville d?Oujda, ainsi que les rejets chimiques et autres colorants déversés par les centaines de tanneries qu?abrite cette ville frontalière. Que représentent les déchets rejetés par la maïserie de Maghnia, spécialisée dans la production et l?exportation des sirops, amidons et autres dextrines une production estimée à 200 tonnes/jour et qui emploie quelque 250 ouvriers ? Pour les biologistes interrogés, les déchets rejetés par la maïserie sont des produits organiques donc naturels et biodégradables et ne représentent aucun danger pour l?environnement et encore moins de risques de pollution du barrage. Bien au contraire, ces déchets, d?après les spécialistes, sont à même de constituer un précieux apport pour les phytoplanctons et autres zooplanctons considérés comme nourriture essentielle des poissons. Le seul inconvénient de ces déchets provient de l?odeur résultant de la fermentation du maïs. Malgré tout, la maïserie a lancé un avis d?appel d?offres pour réaliser, à son propre niveau, une station d?épuration, mais la société belge retenue n?a plus donné de suite, ce qui a incité les responsables de l?unité à se tourner vers une entreprise publique pour contracter un marché de 200 millions de dinars, visant à la réalisation d?une station d?épuration. Mieux, les travaux en cours sont prévus pour ne pas dépasser un délai de 10 mois. Alors que tous les sacrifices financiers ont été engagés, la commission de wilaya a choisi ce moment pour décider de la fermeture de l?unité.