Une pensionnaire du centre du Service d'aide médicale d'urgence (SAMU) de Dély Brahim a aspergé, il y a de cela plus d'une semaine, une malade d'acide, lui causant des brûlures au troisième degré. Elle a même fait boire ce produit dangereux à une autre pensionnaire. Cette dernière s'en est sortie avec des séquelles, alors que la première est toujours admise à l'hôpital de Douéra. Une plainte a été déposée, le lendemain, auprès des services de sécurité. Agée de 28 ans, l'agresseur à été présentée au parquet avant d'être placée sous mandat de dépôt. L'accusée, dont la sœur est de la localité Djendel, a dit aux responsables que les deux personnes ne « la laissaient pas dormir ». L'incident a mis à nu la difficile prise en charge des personnes dont les besoins ne sont pas négligeables. Sur la manière avec laquelle a été introduit l'acide, Bayou Reda, chef de service par intérim, fera remarquer que les agents de sécurité ne peuvent procéder à la fouille corporelle des femmes comme cela est d'usage chez les hommes. « Nous ne possédons pas d'agents féminins chargées de la sécurité », se contentera-t-il de nous rétorquer. Concernant la rumeur faisant état de la persistance des agressions contre les pensionnaires, il la balayera en affirmant que les querelles sont inéluctables. « Il n'est pas rare d'assister à des altercations entre les pensionnaires. Les cas psychiatriques sont difficiles à gérer d'autant plus que notre effectif est réduit. Il n'existe que trois gardes éducatrices pour les deux chalets abritant les femmes », insiste notre interlocuteur. Une équipe du SAMU se déplace aux hôpitaux des wilayas limitrophes afin de « dénicher une place pour les cas psychiatriques graves ». « Le centre n'est en réalité qu'un lieu de transit. L'on ne peut assurer, tout seul, une prise en charge durable des personnes fragiles. Nous nous efforçons de trouver pour cela des relais et des annexes pouvant nous aider dans notre mission ardue », révèle -t-il. Le grand déballage... Dans la perspective de l'organisation des festivités d' Alger capitale de la culture arabe, tous les services de la wilaya ont été mis en branle. Le SAMU social, placé sous la tutelle de cette même administration, n'est pas en reste. Afin d' offrir une image plus « clean » de la capitale, il leur est recommandé de « recenser toute la population ayant pris la rue comme refuge ». Obtempérant, le SAMU verra ses équipes mobiles renforcées par de nouvelles recrues à partir de ce mois. « 5 équipes mobiles, composées chacune d'éducateurs et d'un sociologue, sillonneront les rues de la capitale. Elles procéderont à des recensement. Sur la base desquels des rapports seront, par la suite, transmis à la wilaya. Celle-ci nous a exigé d'élaborer des propositions en fonction de nos besoins pour les moins criantes. Cela se fera par l'intermédiaire du wali délégué de Chéraga, membre du conseil d'administration du SAMU », a affirme M. Bayou. Le SAMU dont les missions nécessitent, selon les termes bien sentis de Mme Aberkane, directrice du centre, de la doigté et du professionnalisme connaît des difficultés dans l'accomplissement de ses missions. Le parc roulant n'a pas été renouvelé. Il n'existe, pour ainsi dire, que deux fourgons de type Toyota et une ambulance pour assurer les fonctions que s'est assignées le centre. Evoquant les projets, M. Bayou dira qu'une ligne verte sera mise en place incessamment. Une « salle de trafic » s'occupera des appels de détresse qui parviennent au centre. Aussi, trois commissions sont-elles à pied l'œuvre, indique notre vis-à-vis. La première se chargera des contacts avec les différents hôpitaux. La seconde se penchera sur le volet hygiène dans le centre. Quant à la dernière commission, elle aura pour tâche principale de diriger les équipes mobiles. Pour rappel, le ministère de la Solidarité nationale et de l'Emploi a installé, le 3 juillet dernier, un SAMU social Algérie, une sorte de SAMU « parallèle » qui aspire, selon certaines indiscrétions, à faire de l'ombre au centre de Dély Brahim.