L'armée israélienne poursuit son œuvre criminelle et continue de massacrer des civils, de démolir le reste des infrastructures de base dont les routes et les ponts. Mais le plus dramatique est les raids ciblant des hôpitaux. Ainsi, après avoir tiré sur des ambulances, l'armée israélienne n'a pas hésité à larguer des tonnes de bombes sur des enceintes hospitalières libanaises. Elle a, en effet, rasé, mercredi soir, l'hôpital Al Hikma, situé à Baalbek, dans l'est du Liban. Ces attaques contre les centres de santé et les staffs médicaux, qui apportent soins et secours aux civils libanais, ont été vivement dénoncées jeudi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Dans un bulletin d'information diffusé par son bureau régional pour le Moyen-Orient, repris par l'agence officielle APS, cette organisation internationale n'a pas lésiné sur les mots pour qualifier les agressions israéliennes contre le peuple libanais de « violation flagrante » de la légalité internationale et de « mépris clair et manifeste des règles stipulées par les chartes internationales ». Alertée par le drame humanitaire que vit le peuple libanais depuis le début de l'agression contre le pays du Cèdre, l'OMS avertit la communauté internationale quant aux « répercussions très graves » qu'auront ces attaques sur la situation des populations libanaises. Outre les hôpitaux, l'aviation israélienne a tiré sur le bâtiment des douanes libanaises à Qaa, un village chrétien proche de la frontière libano-syrienne, qui a été soumis depuis jeudi à d'intenses bombardements. Au moins 26 personnes, en majorité des Syriens, ont été tuées et 30 autres blessées lors de ce bombardement. Toujours à Qaa, 33 personnes ont été tuées dans un autre raid ciblant des camions transportant des civils. L'aviation israélienne a pris pour cible quatre grands ponts sur l'autoroute reliant Beyrouth au nord du Liban, tuant quatre civils libanais et un militaire et blessant onze autres personnes. Au moins trois autres corps ont été retirés de sous les décombres. L'aviation israélienne a, en effet, redoublé de férocité en menant une trentaine de raids rien que dans la banlieue sud de Beyrouth, visant notamment le secteur attenant d'Ouzaï et le long de l'aéroport international. Elle a lâché hier des tracts au-dessus de cette zone à majorité chiite, invitant les habitants des quartiers de Haret Hreik, Bir Abed, Hay Madi et Roueiss à fuir « incessamment » en prévision de nouveaux bombardements. Les avions de chasse israéliens ont également bombardé une importante station électrique qui dessert le sud de la vallée de la Bekaa, dans l'est du Liban, et une grande partie du Liban-Sud. Cela s'est fait au moment où le gouvernement israélien a annoncé son refut d'autorisé l'acheminement par bateau du fioul et du mazote nécessaires a l'alimentation de deux principales centrales électriques. Il faut dire que le week-end était sanglant. L'intensification des bombardements israéliens au sud de Beyrouth ainsi qu'au Liban-Sud a alourdi le bilan. Ainsi, selon le gouvernement libanais, au moins 925 personnes ont été tuées et 3283 blessées depuis le début de l'offensive, le 12 juillet dernier. Le nombre de civils s'est élevé à plus 840, dont 30% d'enfants de moins de 12 ans. Ce bilan ne tient pas compte des cadavres supposés être toujours sous les décombres. Et le nombre semble être effarant si l'on tient compte de l'intensité des bombardements qui ont souvent ciblé des zones pleines de civils. Le Hezbollah a riposté hier encore de la manière la plus forte en lançant pas moins de 200 roquettes sur le nord d'Israël, tuant une dizaine de personnes et blessant une vingtaine. Jeudi, 213 roquettes ont été tirées sur Israël, tuant 8 civils. Mercredi, plus de 300 de ces engins se sont abattus sur le nord d'Israël. Au total, 27 civils ont été tués par ces tirs. Trois missiles se sont abattuspour la première fois dans la même journée au abords sud de Hadera située à 40 km au nord de Tel-Aviv. Parallèlement aux tirs de missiles, les combattants de ce mouvement de résistance se sont opposés farouchement aux forces « ennemies », faisant face aux nombreuses incursions des blindés israéliens qui tentent toujours de créer une zone de sécurité tout au long de la frontière sud sans pour autant y parvenir. Des violents combats ont été signalés sur la frontière. Selon Al Jazeera, plusieurs soldats israéliens ont péri dans ces combats. L'armée israélienne a parlé de deux. Les combattants du Hezbollah ont également tué quatre soldats israéliens dans de farouches combats dans le secteur de Taïbé, au sud du Liban, où les affrontements font toujours rage. Sept membres d'un équipage d'un char ont été tués dans la chute d'une roquette antichar à l'ouest du village d'Aïta Al Chaab. Cela porte le nombre de militaires à 45. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé, jeudi dans une intervention sur la chaîne Al Manar, de cibler Tel-Aviv si l'armée israélienne bombardait encore Beyrouth. Il faut dire que la guerre ne fait que commencer et le peuple libanais risque d'être décimé.