Tenue en échec au sol par une résistance acharnée des combattants du Hezbollah, l'armée israélienne déverse sa noirceur sur des civils libanais sans défense. Le massacre de Qana (57 morts) et la boucherie de Qaâ (26 morts) ne semblent pas avoir assouvi son instinct criminel. Son aviation poursuit donc son œuvre destructrice en ciblant, hier encore, des habitations dans la localité de Houla et dans deux villages voisins, au Liban-Sud. Le bilan est terrifiant : 45 civils libanais ont été tués, enfouis sous des décombres, et plusieurs autres blessés. Cette nouvelle boucherie porte le nombre de civils libanais morts dans les bombardements israéliens à plus de 1020. Le premier ministre libanais, Fouad Siniora, a qualifié, dans la même journée, cette attaque d'un « massacre », « un carnage épouvantable et délibéré », « une tuerie » sans nom. Intervenant devant les ministres des Affaires étrangères arabes, M. Siniora n'a pas pu retenir ses larmes en évoquant ce nouveau génocide. L'aviation israélienne ne s'est pas arrêtée à ce stade. Elle a continué à pilonner villes et villages au nord comme au sud du Liban. Elle a ainsi tué, dans une vague de bombardements intensifs du sud à l'est du Liban et sur la banlieue chiite de Beyrouth, au moins quatorze civils et blessé neuf autres. Les raids aériens se sont faits de plus en plus intenses et huit autres victimes libanaises ont rendu l'âme dans un raid aérien à Ghaziyé, sur le littoral au sud de Saïda, ville du Sud qui a été le théâtre de bombardements inédits. D'autres raids aériens sauvages ont pris pour cible le nord du Sour, détruisant plusieurs maisons et faisant cinq morts parmi les civils libanais. L'aviation israélienne a bombardé, hier soir, à six reprises la banlieue de Beyrouth, tuant au moins huit civils. Au sud-ouest du Liban, trois Libanais, dont une femme et son enfant de trois ans, ont été tués par l'artillerie israélienne qui a démoli leur demeure. A Tyr, ville côtière du Sud soumis depuis deux semaines à des bombardements sans relâche, cinq autres civils ont péri dans l'effondrement d'un pâté de trois immeubles, cible de deux raids successifs de l'aviation israélienne. L'armée israélienne ne compte pas prendre de répit avant d'en faire du pays du Cèdre un immense champ de ruines et un gigantesque cimetière pour le peuple libanais. En face, le Hezbollah reste debout et poursuit sa résistance sur le terrain libanais et en terres israéliennes. Après la forte riposte de dimanche, ce mouvement de résistance chiite a diminué hier ses tirs de roquettes, concentrant ses forces dans la bataille terrestre qu'il mène bien jusque-là. En effet, il a réussi à tuer quatre soldats dans des accrochages au village de Houla, situé à la lisière du secteur central de la frontière avec le Liban. Comme il a également abattu un autre soldat « ennemi » dans des affrontements au village de Bint Jbéil, toujours dans le secteur frontalier, où d'âpres combats se poursuivent depuis quelques jours. Depuis le début de l'agression, le Hezbollah a affligé des pertes humaines et des dégâts matériels considérables à l'armée israélienne qui peine à pénétrer en profondeur au Liban-Sud au bout de son 27e jour d'agression.