Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements Abdelhamid Temmar a réuni hier les présidents des directoires des sociétés de gestion des participations (SGP). Cette réunion extraordinaire « précède des décisions relativement importantes » , nous a indiqué un cadre dirigeant au sein d'une SGP, qui a requis l'anonymat. Au cours de cette rencontre tenue à huis clos, les responsables des différentes SGP ont été invités à faire le point de la situation de leurs secteurs respectifs. Ils ont eu aussi à exposer au représentant du gouvernement les problèmes qu'ils rencontrent dans le cadre du fonctionnement des organismes qu'ils dirigent. Cette réunion sera l'occasion de « confirmer ou d'infirmer certaines rumeurs qui courraient sur les éventuels changements qui seront apportés dans la configuration des SGP », ajoute notre source. Cette dernière hypothèse est fort plausible. D'autant plus que les mandats des présidents des SGP sont arrivés à terme à la fin de l'année 2005, sans qu'intervienne la décision de leur maintien ou de leur remplacement. Le ministre Abdelhamid Temmar avait mis en place une commission ad-hoc d'examen des candidatures pour procéder à la nomination des présidents des SGP. Des noms ont même été avancés par cette commission. Plusieurs facteurs dont la démission de l'ancien chef du gouvernement Ahmed Ouyahia ont toutefois retardé leur désignation officielle à la tête des ex-holdings. En attendant, le conseil d'administration de chaque SGP avait, pour rappel, décidé de prolonger les mandats des présidents en poste juste après l'expiration de leurs mandats. Tout porte à croire donc que des décisions importantes interviendront dans les prochaines semaines concernant les sociétés de gestion des participations auxquelles on a toujours imputé la lenteur du processus de privatisation en cours. Abdelhamid Temmar lui-même avait fait aveu d'échec en reconnaissant que « Nous étions organisés pour ne pas privatiser » . Il avait souligné récemment qu'il n'était pas question de remettre en cause le rôle des SGP dans ce processus mais avait signalé que des « réglages » étaient nécessaires pour assouplir la procédure et la rendre plus efficace. L'organisation des SGP est vraisemblablement au centre de ces réglages. Sur 1200 entreprises publiques économiques proposées aux privatisations, seules 300 ont trouvé acquéreurs. La démarche du gouvernement à ce sujet a souvent été critiquée par de nombreux observateurs. Le Fonds monétaire international (FMI) avait même indiqué dans l'un de ses précédents rapports que la stratégie de l'Algérie en la matière n'était pas très claire. Le FMI avait considéré que le processus de privatisation doit être présenté sans équivoque aux investisseurs privés. Cette institution financière internationale a également suggéré au gouvernement algérien une privatisation « totale et rapide de toutes les entreprises qui appartiennent à l'Etat ».