La forte demande sur la viande blanche à chaque début d'hiver maintiendra les prix élevés jusqu'à fin mars, précise le porte-parole de l'UGCAA, El Hadj Tahar Boulenouar. Le poulet entier est vendu entre 400 et 500 DA le kilo. La tendance haussière de la viande blanche a été constatée ces dernières semaines. «L'augmentation des prix de la volaille nous a pris de court. De 350 DA le kilo il y a deux jours, le prix du poulet vidé est passé à près de 500 DA», précise un vendeur de la rue Tanger (Alger-Centre), dont le présentoir était à moitié vide.«Durant les deux derniers mois, le poulet était vendu par l'éleveur à 100 DA le kilo et cédé, au bout de la chaîne, au consommateur à près de 250 DA. Mais depuis quelques jours, le prix a augmenté de 100%. L'éleveur cède son produit à 280 DA, tandis que le consommateur l'achète entre 460 et 500 DA», relève Dhif Mourad, producteur et vendeur de volaille. Pourquoi cette augmentation subite ? L'augmentation serait due principalement au «dérèglement» du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Sirpalac). Le ministère de l'Agriculture n'aurait pas acheté toute la production qui a été «perdue».«Par son dispositif, l'Etat devait maintenir les prix à un niveau appréciable ; on propose aux éleveurs de leur acheter le produit à un prix conventionné de 180 DA le kilo. Les éleveurs ont perdu d'énormes quantités durant une période de trois mois. Il faut signaler que l'Etat ne prend en charge que 20% de la production. 80% des producteurs ne sont pas agréés par l'Etat. Pourtant, ces éleveurs disposent de certificats d'orientation à l'abattage délivrés par des vétérinaires. Leur production est écoulée sans qu'ils soient pris en charge par l'Etat, qui néglige une bonne partie de la production sous prétexte que les éleveurs n'obéissent pas à certaines normes», signale M. Dhif, lui-même éleveur dans la wilaya de Médéa, où «seulement 5 producteurs sur les 50 en activité sont agréés». L'augmentation persistera-t-elle dans les prochains jours ? Les éleveurs signalent que les prix resteront élevés au moins pour les deux prochains mois.«Il est impossible que les prix baissent vu la situation actuelle de la filière. On aura toujours du poulet à 500 DA, jusqu'à pratiquement fin mars. La forte demande sur la viande blanche par les restaurateurs à chaque début d'hiver maintiendra les prix élevés. La production ne répondra pas à la demande. La production nationale est actuellement de 300 000 tonnes, alors que la demande est de 400 000 tonnes», précise le porte-parole de l'Ugcaa, El Hadj Tahar Boulenouar. L'Etat doit «réorganiser» la filière avicole par plusieurs mesures. «L'aliment subventionné est vendu à 450 DA le kilo. Les éleveurs, qui achètent des poussins à 80 DA, ne rentrent pas dans leurs frais, même avec toutes ces subventions», estime M. Dhif. M. Boulenouar appelle à une plus grande coordination entre les différentes Chambres et les administrations de l'agriculture et commerce et à la mise en place d'un plan de production efficace.