Une information confirmée, hier, lors d'un point de presse animé conjointement par Tahar Hadj Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), et Mohamed-Tahar Ramram, président de la commission des viandes rouges et président de section aux abattoirs du Ruisseau. Plusieurs facteurs déterminent cette hausse des prix dont le comportement du consommateur qui, d'ores et déjà, achète congèle. Une attitude qui a favorisé l'augmentation des tarifs en une seule journée ». L'autre facteur invoqué, la faiblesse de la production nationale. « Nous connaissons un déficit de 400.000 tonnes de viandes par an. A l'heure actuelle, nous produisons 600.000 tonnes de viandes rouge et blanche face à un besoin estimé à un million de tonnes », affirme Boulenouar. « L'Algérie, connue pour son immense superficie, ne compte que 20 millions de têtes de mouton et un million de têtes de bovin », selon les animateurs. Sur le même sujet, M. Ramram a estimé qu'« aucun programme prévisionnel n'est mis en place. On a recours à l'importation pour réguler les prix mais les résultats sont compromis puisque le prix de la viande congelée a atteint les 550 DA le kg face à la viande fraîche qui est à 1.250 DA ». Il ajoute que « l'Etat a lancé trois grands projets d'abattoir (Bouguetoub (El Bayadh), Djelfa et Oum El Bouagui) mais la synergie devant accompagner ces projets (éleveurs, aliments de bétail) ne suit pas ». L'intervenant ne manquera pas de mettre à l'index le manque de formation des éleveurs, de l'importante mortalité du cheptel (10%), faute d'un respect des normes d'élevage et d'abattage. Quant à la faiblesse de la production, M. Ramram l'impute à l'abattage massif opéré il y a trois ans de cela, à quelques jours de l'Aïd El Adha. « Un abattage qui n'a servi à rien puisque les carcasses sont restées congelées avant d'être jetées. Ceci en plus de l'abattage de l'agnelle vendue en grande quantité dans nos marchés, au détriment de l'agneau légèrement plus cher. Cet abattage avoisine les 70% alors que la norme internationale est de 10% du cheptel afin d'assurer la reproduction ».Une chose est certaine, le prix de la volaille vendue à 275 DA le kilo, pour le poulet, subira une baisse sensible dès la deuxième semaine de ramadhan. Une information émanant d'Idir Saâdi, responsable des abattoirs de la volaille de Bordj El Kiffan, qui l'explique par le fait que « la filière s'organise et tend à constituer une association pour lutter contre points d'abattage clandestins qui inondent le marché de 200 tonnes de viande par jour. Un produit donc consommé sans subir de contrôle ce qui augmente les risques d'intoxication », a-t-il affirmé. Vendre à un prix abordable est possible avec une décentralisation de la décision économique, l'implication des autorités locales notamment les 1.550 services économiques communaux et les banques dans les projets de production.