L'Assemblée nationale française a voté en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien, hier, par 339 voix pour et 151 voix contre. C'est une proposition et non une injonction qu'a fait hier le Parlement au gouvernement français, en votant oui pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. Toutefois, c'est à ce dernier que revient la décision finale d'engager la responsabilité officielle de la France dans cette reconnaissance. Avec ce vote, les députés français ont emboîté le pas à leurs homologues britanniques, espagnols et suédois. Dans le monde, ce sont plus de 135 pays qui ont ainsi reconnu l'Etat palestinien. Mais pour le moment, la Palestine n'a que le statut d'observateur au sein des Nations unies. Pour devenir membre actif et à part entière, il faut que tous les pays du monde votent en sa faveur. Or, le veto que Washington pourrait brandir, risque de mettre un frein à ce droit. Mais le vote des députés français constitue un pas en avant vers cette reconnaissance totale et internationale. Vendredi dernier, lors d'un débat qui a eu lieu dans un hémicycle vide, les partisans de la reconnaissance de l'Etat palestinien, à leur tête des députés socialistes et écologistes, ont souligné le retard affiché par la France par rapport à cette question. La France en retard Ils ont estimé qu'il n'y a aucune solution au conflit du Proche-Orient, en dehors de deux Etats (israélien et palestinien) viables, vivant côte à côte et dont El Qods sera la capitale. Ils ont également dénoncé les colonisations des territoires et les violences exercées contre une population civile démunie et sans espoir. En revanche, ceux qui ont voté contre, ont mis en avant la crainte de voir le conflit du Proche-Orient arriver en France et mettre le feu aux banlieues françaises. Laurent Fabius, de son côté, a dit que la France est prête à accueillir une conférence internationale sur le Proche-Orient. Une dernière tentative, selon lui, pour mettre fin au conflit qui oppose ces deux pays depuis 70 ans. Le ministre des Affaires étrangères français a expliqué que dans le cas où il n'y aurait pas d'avancées significatives sur ce dossier, le gouvernement français reconnaîtra officiellement l'Etat palestinien. Pour rappel, l'ONU devait reconnaître, en 1948, l'Etat palestinien après avoir reconnu en 1947 l'Etat d'Israël. Si le dernier a vu le jour rapidement, le second reste toujours colonisé.