Laurent Fabius, a affirmé «(...) si (...) tentative ultime de solution négociée n'aboutit pas, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'Etat de Palestine, et nous y sommes prêts». Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé hier la communauté internationale à réagir sans délai et à prendre ses responsabilités vis-à-vis du conflit au Proche Orient, lors d'un débat à l'Assemblée nationale sur un projet de résolution invitant le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine. «Il faudra que la France prenne sans délai ses responsabilités dans la reconnaissance de la Palestine», a affirmé M.Fabius dans son discours lors du débat à l'assemblée nationale retransmis par France24, notant qu'une telle démarche n' «est pas une faveur mais un devoir». M.Fabius a souligné toutefois que les députés sont divisés à ce sujet, en soulignant que la reconnaissance de la Palestine doit intervenir «sur la base du règlement à deux Etats, palestinien et israélien vivant côte à côte». «Nous ne voulons pas d'une reconnaissance symbolique qui aboutirait à un état fictif», a-t-il également indiqué, précisant que l' «objectif solennel est une reconnaissance sur un accord global, mais pas sans une reprise des négociations de paix». Le chef de la diplomatie française a affirmé qu'un vote solennel sur le reconnaissance de la Palestine aura lieu mardi. Evoquant le blocage actuel dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, il a indiqué que «les obstacles à la paix se multiplient», et plaidé pour «un effort collectif international pour la paix avec le soutien des Etats-Unis, et au delà», citant «la responsabilité particulière de l'Egypte, la Jordanie, l'UE, la Ligue arabe et l'ensemble des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU». «C'est une dynamique indispensable dans le processus de paix, a-t-il soutenu. «Le temps est compté pour ceux qui, dans cette région, veulent sincèrement la paix», a-t-il insisté, affirmant qu'il n'est pas «question d'un statut quo». «Il faut une pression internationale envers les deux parties palestinienne et israélienne qui, a-t-il dit, patinent dans les négociations». «Nous refusons ce qui sert de faux semblant», a-t-il poursuivi. Il a en outre rappelé que la France «est disposée à prendre l'initiative d'une conférence internationale pour la paix dans la région». M. Fabius a aussi déclaré que la France soutient un calendrier de deux années pour aboutir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien, au moment où les Palestiniens s'apprêtent à demander à l'Onu la fin de l'occupation israélienne en 2016. «Aux Nations Unies, nous travaillons avec nos partenaires pour essayer de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité en vue d'une relance et d'une conclusion des négociations pour laquelle le terme de deux années est le plus souvent évoqué. Et le gouvernement français peut reprendre ce chiffre à son compte», a-t-il déclaré. «Nous voulons éviter l'écueil de négociations sans fin (...) nous devrions aussi fixer un calendrier car en l'absence de calendrier comment convaincre qu'il ne s'agira pas d'un énième processus sans perspectives réelles?», a-t-il demandé. «Et si ces efforts échouent, si cette tentative ultime de solution négociée n'aboutit pas, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'Etat de Palestine, et nous y sommes prêts», a-t-il conclu.