Les Palestiniens ont salué mardi la décision "courageuse" des députés français, en faveur de la reconnaissance de l'Etat de Palestine, et appelé le gouvernement à traduire en acte cette "volonté du peuple français qui soutient la liberté et dénonce l'occupation". Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a affirmé que "cette décision française va sans aucun doute encourager à la reconnaissance de la Palestine en Europe". "Malgré les pressions américaines et israéliennes, et celles du lobby juif, le Parlement français a exprimé la volonté du peuple français qui soutient la liberté et dénonce l'occupation", a-t-il ajouté. Il a en outre remercié "le Parlement et le peuple français" après le vote d'une résolution non contraignant mais à forte portée symbolique par lequel les députés français invitent leur gouvernement à reconnaître l'Etat de Palestine. Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a appelé dans un communiqué "le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte". La présidence palestinienne a, elle, salué une "décision courageuse (...) qui relance l'avenir de la paix en Palestine et dans la région, dans l'intérêt de la solution à deux Etats avec l'instauration d'un Etat indépendant de Palestine dans les frontières de 1967" et avec El Qods-Est pour capitale. De son côté, le mouvement palestinien Hamas a estimé que ce texte "reflète les appels à travers le monde à donner aux Palestiniens leurs droits", a indiqué son porte-parole Sami Abou Zouhri, à Ghaza. La Palestine, qui est depuis 2012 un Etat observateur à l'ONU, mène actuellement une vaste campagne internationale qui commence à porter ses fruits. La Suède est récemment devenue le 135è pays à reconnaître l'Etat de Palestine et les Parlements britannique et espagnol ont appelé leur gouvernement à faire de même, avant les députés français mardi. L'Assemblée nationale française a adopté par 339 voix contre 151 une résolution invitant le gouvernement à reconnaître officiellement l'Etat palestinien, "en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit". 68 députés n'ont pas pris part au vote de ce texte, initié par la majorité socialiste, pour qui cette démarche est "un signal de paix" visant à "surmonter la paralysie" d'un processus de paix moribond.