La galerie Dar El Kenz de Bouchaoui abritera, jusqu'au 19 décembre, une exposition de photographies et de tableaux intitulée «Les femmes de mon imaginaire», signée par le jeune artiste Mizo. Le photographe d'art et de mode, Hamza Mekkidèche, dit Mizo, signe une collection riche de 36 œuvres. Si lors de sa précédente exposition de photographies le haïk était à l'honneur, aujourd'hui il livre d'autres facettes de son talent. Il propose, en effet, des photographies en noir et blanc et en couleur, ainsi que des toiles de peinture. Ce designer, graphiste de formation, a plus d'une corde à son arc. Il nous le démontre d'ailleurs aisément à travers cette exposition. Sa créativité n'a pas de limites et ses soucis d'explorer d'autres concepts restent son cheval de bataille. Il nous confie qu'il a investi depuis peu l'univers de la vidéo. Pour les besoins de sa toute nouvelle collection, il livre des tableaux moyens et de grandeur nature de photographies et des peintures personnalisées. Cet auto-entrepreneur, ayant lancé sa propre agence depuis 2007, nous dévoile les femmes de son imaginaire. Car la femme algérienne est toujours présente dans ses travaux. Preuve en est, ces visages de femmes algériennes à la beauté ineffable et au regard persuasif. Ces sujets du moment sont accompagnés d'une mise en scène des plus créatives. En effet, ses éléments sont habillés élégamment à la traditionnelle, maquillés légèrement et coiffés simplement. De beaux bijoux ornent ces visages illuminés et ces mains fines. Mizo est un inconditionnel admirateur du patrimoine ancestral algérien. A chacune de ses expositions, il se plaît à immortaliser ce pan culturel. Le secret de son travail réside également dans ce rajout de la technique occidentale en matière d'éclairage et de mise en scène. Il accorde beaucoup d'importance à la scénographie et à l'éclairage. Dans une série de photographies réalisées en noir et blanc, Mizo nous donne à voir des visages de femmes âgées et de nationalités différentes. Ces clichés ont été pris en 2012 au Mexique. Il se souvient que le regard de toutes ces femmes aux faciès différents avait un lien qui les unissait. C'était la même émotion exprimée à travers le regard. L'exposition en question est compartimentée dans trois salles. Dans l'une de ces salles, le regard est comme hypnotisé par ce mélange savant de la photographie et de peinture. Le concept de la calligraphie est utilisé avec modération. Mizo nous révèle qu'il fait seul son tirage pour ensuite travailler manuellement sur la photo avec le médium et le henné. Parfois, il additionne d'autres médiums pour aboutir à un résultat spécifique. Une bonne partie des tableaux est dotée d'un double encadrement en hêtre, sur lesquels gravitent des gouttelettes de dorure, donnant cette impression d'être en face d'une toile d'araignée. Le visiteur peut lire entre les lignes ce que Mizo a essayé de déconstruire au préalable. Le photographe d'art et de mode, Mizo, explique qu'il essaye de jouer le rôle du temps sur ses photos. «Le concept adopté dans mon travail, c'est d'illustrer mes photos dans le futur», affirme-t-il, sûr de lui. Mizo est un artiste à la fois pluridisciplinaire et ambitieux. Actuellement, il est en train de fignoler un beau livre sur les bijoux algériens. Cet ouvrage sera disponible sur les étals des bons libraires début 2015.