L'opération de réhabilitation des immeubles vétustes à usage d'habitation du centre-ville de la wilaya d'Alger se poursuit toujours, notamment dans le cœur d'Alger. Plus de 550 immeubles d'habitation de la commune d'Alger-Centre sont ainsi intégrés dans le programme de réhabilitation du vieux bâti, dont le coût prévisionnel de l'opération à mobiliser avoisine les 3,6 milliards de dinars. L'opération échoit donc à la Direction de l'aménagement et de la restructuration des quartiers (DARQ), chargée de sa mise en œuvre. Il s'agit notamment des travaux d'étanchéité, de consolidation des cages d'escalier et de ravalement des façades. Mais il y a d'autres immeubles qui sont aussi beaux que les bâtisses de type haussmannien qui ne font pas l'objet de restauration, comme à Bab El Oued, Bologhine ou Belouizdad. Ainsi, ces derniers temps, on constate – c'est de bonne guerre – la bonne initiative prise par certains comités d'immeubles décidés à prendre à bras-le-corps la réhabilitation des bâtiments qu'ils habitent. Ces colocataires, devenus propriétaires de leurs logis, dans le cadre de la cession des biens de l'Etat, ont bel et bien saisi qu'il leur appartient de prendre en charge les travaux d'entretien et de ravalement des façades et d'en supporter les coûts. L'ère de l'assistanat est révolue et ne paie pas ! En plus clair, la réhabilitation des parties communes (en dehors des parties privatives) d'un immeuble incombe aux copropriétés et non à l'Etat. Sous d'autres cieux, le ravalement des immeubles est obligatoire ; si les copropriétaires ne réagissent pas, la préfecture se mobilise pour ravaler et donner un new look à l'immeuble, à la charge, bien entendu, du copropriétaire. Chez nous, depuis d'Indépendance, le locataire occupe les lieux comme s'il s'agit d'un bien beylick et se complaît même à composer avec l'état de dégradation du bien immeuble dans lequel il élit domicile. Il ne se gêne nullement de voir des pans entiers se détacher de son balcon, de sa terrasse ou de la cage d'escalier crade, car tout simplement il compte sur l'assistanat de l'Etat. Mais à l'opposé de cette grisaille, des comités d'immeubles font appel, ces derniers temps, à des entreprises privées pour arrêter l'étiolement de leurs immeubles. Le long de certains immeubles des rues Abdelkader Ziar (Bologhine) et Omar Benaïssa (BEO), des ouvriers s'attellent à la réfection des balcons, tout en prenant soin de restaurer la façade, le hall, le corridor et toutes les parties à jouissance commune, jusqu'à la porte d'entrée de l'immeuble. Ces beaux exemples qu'on voit – espérons que cela soit généralisé un peu partout à travers tous les quartiers de la capitale – dénotent on ne peut mieux du degré de prise de conscience de certains coproprios qui n'attendent pas l'offrande de l'Etat providence, pour retrousser leurs manches et contribuer à rendre moins morose l'image dont pâtit le cadre de vie de la capitale. Une initiative qui invite à instaurer le prix du plus bel immeuble de la capitale !