37 cas d'asphyxie au monoxyde de carbone en deux jours, suite à l'utilisation d'appareils de chauffage et chauffe-bain. Incolore, inodore et insipide, le monoxyde de carbone est à l'origine, chaque année, de morts collectives. De nombreuses familles meurent asphyxiées en un laps de temps. Les drames surviennent généralement la nuit en temps de froid par l'inhalation de ce gaz dangereux, qui est le résultat d'une mauvaise combustion quelle que soit la source d'énergie utilisée (butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane). Malgré toutes les campagnes de prévention et de sensibilisation, ce gaz toxique continue à faire des victimes. Dès que l'hiver pointe son nez, les premiers cas d'asphyxie sont enregistrés. Dans son dernier communiqué paru hier, la Protection civile affirme avoir eu à intervenir, durant la période du 4 au 6 décembre, pour 37 cas d'asphyxie au monoxyde de carbone, suite à l'utilisation d'appareils de chauffage et chauffe-bain au niveau des wilayas de Bordj Bou Arréridj avec 23 cas, Tipasa 2 cas, Mila 9 cas, et Bouira 3 cas. «Les victimes ont été prises en charge immédiatement par les éléments de la Protection civile, puis transférées vers différents centres de santé», précise la Protection civile, qui ne cesse d'appeler à la vigilance et à la prévention. Premier acteur d'intervention pour sauver des vies, la Protection civile s'est également investie dans la prévention contre tous les accidents, notamment l'intoxication au monoxyde de carbone. La dernière action en date est la caravane de sensibilisation et de prévention contre le danger d'asphyxie lancée en janvier dernier. La Protection civile a mis les moyens didactiques nécessaires pour informer le grand public sur les risques liés à la mauvaise utilisation des appareils. La Protection civile s'est fixé comme objectif d'aller vers le citoyen pour un travail de proximité. La caravane a ainsi sillonné les principaux quartiers de la capitale, où des explications ont été fournies avec des outils et des démonstrations, particulièrement en matière de sauvetage et de secourisme. L'objectif de la Protection civile est aussi d'amener les citoyens à être partie prenante de cette prévention contre ce gaz toxique. «Les citoyens doivent non seulement prendre conscience de ces risques, mais également être impliqués, que ce soit sur le plan de la formation aux premiers gestes de secours ou à celui de l'application des consignes de sécurité que nous essayons de diffuser à une plus grande échelle», a déclaré à la presse le lieutenant Bakhti, chargé de la communication à la Protection civile. Et de rappeler l'animation d'émissions au niveau des radios locales, surtout dans les wilayas ayant enregistré le plus grand nombre de décès, à savoir Béjaïa, M'sila, Aïn Defla, Biskra, Khenchela, Chlef, Ghardaïa, Mila, Djelfa, El Bayadh, Tébessa, Jijel et Tiaret. Une initiative qui mérite d'être renouvelée pour toucher plus de personnes, notamment dans les villes et villages isolés à travers le territoire national. De son côté, le ministère de la Santé a lancé une campagne de sensibilisation et de prévention sur les risques d'intoxication au monoxyde de carbone 2014/ 2015, avec l'élaboration de deux fiches techniques destinées au grand public et aux professionnels. Des spots radio et télévision sont également prévus.