En dépit de la réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique tenue mercredi dans son bureau et malgré les promesses faites par ce dernier pour l'amendement du décret qui fait obstacle, les étudiants en architecture ont décidé, hier, de reconduire leur mouvement de grève pour la cinquième semaine consécutive. Les étudiants de cette filière ont paralysé leur département, partout à travers les universités du pays, en signe de protestation contre l'ambiguïté des textes de loi sur leur diplôme, ce qui les empêche de s'inscrire normalement au tableau national de l'Ordre des architectes et de suivre le stage professionnel avant d'exercer la profession. Il s'agit principalement du décret exécutif n°98/153 qui définit les modalités du stage. Lors de la réunion, le ministre, Mohamed Mebarki, s'était engagé à réviser les textes portant sur le mastère en architecture ; il a par la suite envoyé une correspondance aux responsables des universités, affirmant que le projet d'amendement du décret cité plus haut a fait de grands pas et que des instructions ont été données à la direction juridique du ministère afin de prendre en charge ce dossier et revoir tous les aspects juridiques liés aux textes d'application relatifs à ce diplôme. Mais au moment où tous croyaient au dénouement du conflit et au retour à la normale en ce début de semaine, les grévistes ont surpris par leur entêtement.Hier à l'université Constantine III, les étudiants se sont réunis en assemblée générale ; après l'exposé du contenu de la réunion avec le ministre et une longue concertation, ils ont voté majoritairement pour la poursuite de leur grève. Il n'y avait pas, certes, l'unanimité sur ce choix, explique Mourad Azizi, étudiant en mastère 1 et l'un des animateurs du mouvement : un premier groupe voulait reprendre les études en attendant la publication du décret et ses effets ; l'autre a opté pour la poursuite de la pression jusqu'à obtenir gain de cause, et ce dernier choix l'a remporté. Selon la même source, les étudiants des universités de Tébessa, Oran et Oum El Bouaghi ont fait le même choix.