Les enseignants-chercheurs de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont décidé d'investir la rue pour revendiquer leurs droits sociaux et professionnels «après avoir favorisé jusque-là un processus de dialogue avec l'administration de l'université, la tutelle et les autorités locales», indiquent les initiateurs de cette manifestation. Mais ce dialogue n'a pas apporté de réponses significatives à même de satisfaire les doléances des enseignants en matière notamment de «logement, protection du pouvoir d'achat, respect de la dignité de l'enseignant, valorisation de son expérience et du diplôme de magistère». Rappelons que ces enseignants, à travers leurs représentants syndicaux, ont entamé le dialogue avec leur tutelle depuis 2010. C'est ainsi qu'une marche de protestation a été organisée, hier, dans la ville de Tizi Ouzou. Environ un millier de personnes ont répondu à l'appel de la section locale du Conseil national des enseignants de l'enseignement supérieur (CNES). Vers 10h30, les marcheurs, munis de banderoles exprimant leurs revendications, sont sortis du campus de Hasnaoua, point de départ de la manifestation. La procession a battu le pavé depuis l'université en empruntant la rue Ahmed Lamali, longeant le CHU Neddir Mohamed, passant par le centre-ville pour atteindre le siège de la wilaya, où une délégation des enseignants devait rencontrer le wali de Tizi Ouzou. Durant leur action silencieuse, les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Enseignants universitaires, salaire de misère !», «Enseignants sans domicile fixe !», «Non ! Stop ! Basta à la bureaucratisation de la pédagogie, de la recherche et au mépris de l'enseignant»… A la fin de cette action qui s'est déroulée dans le calme, Samy Hassan Ould Ouali, coordinateur du CNES, a pris la parole, déclarant à la foule : «je salue tous ceux qui ont cru à la mobilisation des enseignants. C'est là une réponse à la sourde oreille affichée par les responsables devant nos doléances.» Et de préciser que «le mouvement des enseignants s'inscrit dans la durée tant que nos revendications ne sont pas satisfaite». «Nous allons remettre au wali une plateforme de revendications que nous n'allons pas négocier», a ajoute le coordinateur du CNES. A 14h, une délégation a été reçue par le premier magistrat de la wilaya.