Revendications n Les étudiants ont exprimé, hier, leur colère et leur ras-le-bol. Pour eux, l'université est en train de se dégrader sur tous les plans. Plusieurs dizaines de milliers d'étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sont descendus, hier, mardi, dans la rue pour demander l'amélioration de leurs conditions sociopédagogiques et le départ de la directrice des œuvres universitaires Hasnaoua. La manifestation, qui a été organisée par la Coordination locale des étudiants (CLE) qui regroupe l'ensemble des comités autonomes de l'université de Tizi Ouzou, s'est ébranlée vers 10h du campus Hasnaoua pour prendre la direction du siège de la wilaya en passant par la rue Lamali-Ahmed. Tout au long du trajet, les manifestants scandaient des slogans hostiles à Ourida Larfi, ladite responsable de la DOUH. Lorsque les premiers carrés des marcheurs sont arrivés devant le portail principal de la cité administrative, les derniers venaient à peine de quitter le campus Hasnaoua I, selon les organisateurs le nombre des marcheurs avoisinait les 30 000, tandis que la police avance le chiffre de 10 000. Malgré une pluie battante et la grêle, les étudiants ont poursuivi leur marche. Arrivés devant la wilaya, ils ont dégagé une délégation qui a été chargée de remettre au wali leur plateforme de revendications et des vidéos sur les «agressions subies par des étudiants et perpétrées par des agents de sécurité sous les ordres de Larfi». Dans ladite plateforme de revendications les étudiants dénoncent le retard dans la réalisation des nouveaux projets, ce qui a engendré une surcharge au niveau des résidences. Ils énumèrent, par ailleurs, plusieurs griefs dont l'insuffisance de la flotte de transport et sa mauvaise gestion, la dégradation du service de la restauration, le déficit en places d'hébergement, l'insécurité au sein des campus… Sur le plan pédagogique, les manifestants se plaignent de «la qualité médiocre de la formation, du manque de matériel pédagogique et des moyens d'encadrement, du taux d'échec ahurissant dans les filières LMD… Les étudiants s'en prennent à Mme Larfi qui, «face à des revendications légitimes, n'a pas trouvé mieux que de tourner le dos à la communauté estudiantine (…) en recourant aux intimidations et aux tentatives de destruction des comités autonomes». La CLE demande un plan d'urgence sociopédagogique pour l'université de Tizi Ouzou. A rappeler que la responsable incriminée par les étudiants est suspendue de ses fonctions depuis le 11 novembre passé et une commission diligentée par l'ONOU (Alger) enquête sur la gestion des œuvres universitaires de Tizi Ouzou.