La fièvre de Malte ou fièvre ondulante, appelée aussi brucellose, a fait son apparition depuis plus de quinze jours dans les daïras de Meskiana et Dhalaâ, touchant plus de 60 personnes. Les laits de vache et de chèvre en sont la cause. En effet, la consommation de lait cru provenant des vaches non vaccinées est à l'origine de l'apparition de cette douloureuse maladie, dont les manifestations sont reconnaissables à une fièvre nocturne avec sueurs froides, des courbatures et des douleurs articulaires. Les personnes admises à l'hôpital de Meskiana, après les examens biologiques et la certitude de l'infection, ont été retenues pour suivre une thérapie appropriée. Autrement dit, le traitement préconisé répond au schéma national établi par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Dans ce cas de figure, il est prévu la prescription de Rifampicine et de Vibramycine. En tout état de cause, la cure peut durer jusqu'à 45 jours et revient trop cher à l'Etat. Voyant la maladie prendre des proportions démesurées, les services habilités, à savoir ceux de l'agriculture et des vétérinaires, ainsi que ceux de la police, ont interdit la vente de toute sorte de lait, à l'exception de celui qui provient des usines et qui est pasteurisé. Pourquoi, se demande-t-on, avoir attendu que la maladie gagne du terrain pour prendre de telles mesures ? Un laitier de Meskiana, interrogé sur le phénomène, nous a répondu qu'il a arrêté la vente du lait provenant de la campagne, et ce, en attendant que la maladie soit éradiquée. Outre Dhalaâ et Meskiana, qui ont enregistré le plus grand nombre de malades, les autres petites communes n'ont pas été épargnées, telles Djazia avec 13 cas, Rehia et Behir Chergui avec 2 cas chacune. Un technicien de la santé a montré du doigt le manque de civisme et la négligence des éleveurs qui, même en cas de maladie de leur cheptel, ne se rapprochent jamais des services vétérinaires pour soigner ou vacciner leurs bêtes. D'autre part, et ce n'est pas une certitude, on attribue l'origine de cette maladie à la migration du cheptel, qui vient du pays voisin, la Tunisie. Il reste que le meilleur moyen de contrecarrer la maladie est la prévention, de même que la vaccination contre la fièvre de Malte. Prise en charge adéquate Les malades entre hommes, femmes et enfants atteints de brucellose ont été pris en charge à l'hôpital de Meskiana. Tous les moyens, tant humains que matériels, ont été mobilisés pour venir à bout de cette maladie, qui, heureusement, ne se transmet pas d'un être humain à un autre. Seul le lait permet la transmission du microbe. Toutefois, les frais d'hospitalisation se chiffrent à plusieurs milliers de dinars. Si l'adage « Mieux vaut prévenir que guérir » avait été rigoureusement suivi, on n'en serait pas arrivé à cette situation. Des mesures de sensibilisation devraient cibler et les éleveurs et les consommateurs pour éviter à l'avenir des maladies qui exigent d'énormes sommes d'argent. A signaler que certains malades, après un séjour à l'hôpital, ont regagné leur maison pour suivre un traitement adéquat. Ceux, par contre, dont l'état de santé est jugé sérieux sont maintenus pour suivre une thérapie au sein de l'infrastructure sanitaire.