Le syndicat de l'entreprise Algérie Télécom a réagi hier à la décision de la justice de mettre en détention provisoire son président-directeur général, Brahim Ouarets, accusé d'être impliqué dans une affaire de dilapidation « de 80 milliards de centimes ». Selon Mahmoudi Mustapha, secrétaire général du conseil syndical de la direction générale et coordinateur chargé de la législation dans la wilaya d'Alger, cette décision a jeté l'émoi au sein des travailleurs qui ont exprimé leur soutien et leur solidarité avec le premier responsable de l'entreprise dès qu'il ont appris la nouvelle. « C'est un homme intègre et honnête », a-t-il assuré. Pour lui, il s'agit d'une action visant à « casser Algérie Télécom ». Il ajoutera que la cabale a commencé avec l'arrêt de la campagne promotionnelle qui permettait aux nouveaux abonnés de l'opérateur historique d'avoir un appareil téléphonique et une ligne WLL gratuitement. Cette opération était vouée à une réussite certaine, selon lui, avant que n'intervienne la décision de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) de l'arrêter suite à une plainte de son concurrent, l'égyptien Lacom. « M. Ouarets n'a pas à payer pour des malversations effectuées par d'autres cadres de l'entreprise », estime M. Mahmoudi. Faisant le parallèle avec des affaires similaires ayant touché d'autres entreprises publiques, il soulignera que malgré la gravité des faits qui étaient reproché à leurs dirigeants, ces derniers n'ont pas fait l'objet d'une procédure pareille. Le succès d'Algérie Télécom gênait plusieurs cercles, a-t-il confié. « Depuis que M. Ouarets est à la tête de l'entreprise, son chiffre d'affaires a quadruplé, atteignant 124 milliards de dinars en 2005. Nous sommes la deuxième entreprise du pays après Sonatrach », a-t-il soutenu. « Les détracteurs d'Algérie Télécom veulent absolument faire sortir un mauvais bilan », a-t-il encore tonné. Derrière cette tentative de déstabiliser cette entreprise se cachent de « gros enjeux » étant donné que l'opérateur public de téléphonie est une entité stratégique et névralgique de l'économie nationale, a affirmé ce représentant du syndicat. Ce dernier compte réagir dans les jours à venir à travers des actions concertées qui seront décidées aujourd'hui lors d'une réunion qui regroupera l'ensemble des membres fédéraux et les bureaux régionaux. Brahim Ouarets a été nommé président-directeur général en juillet 2004. Il a été placé avant-hier en détention provisoire par la chambre d'accusation près la cour d'Alger avec quatre autres directeurs et deux entrepreneurs pour une affaire de dilapidation pour un montant de 80 milliards de centimes, selon notre confrère El Khabar.