Solidarité n Les 6 000 travailleurs d'Algérie Télécom (AT) du Grand-Alger ont organisé, ce samedi matin, une journée de protestation pour exiger la libération de leur P-DG. Cette action a été décidée spontanément par les travailleurs de l'entreprise, indignés par la mise sous mandat de dépôt de leur P-DG. Brahim Ouaret est, depuis jeudi, derrière les barreaux en compagnie de son directeur central des travaux, le chef de bureau des travaux, le trésorier et le directeur territorial des télécommunications. Ils sont accusés, à l'instar de deux entrepreneurs et du receveur de la poste de Chéraga, d'être à l'origine d'un détournement de 70 milliards de centimes dans l'octroi de marchés «en violation du code régissant le marché». Les travailleurs de l'entreprise des télécommunications clament l'innocence de M. Ouaret. Pour marquer leur solidarité avec le P-DG, les travailleurs sont entrés dans une phase de contestation. Ce matin, ils étaient plusieurs centaines à affluer au siège de la direction générale. «Les 24 000 travailleurs d'AT expriment leur solidarité avec M. Ouaret», a déclaré Mustapha Mahmoudi, coordinateur du syndicat (Alger) et président du conseil syndical à la direction générale. «M. Ouaret est un cadre intègre et honnête. Il ne s'est jamais servi. Il a, au contraire, servi. C'est grâce à lui que le chiffre d'affaires de l'entreprise est passé de 34 milliards de dinars à 124 milliards de dinars», ajoute M. Mahmoudi. Aujourd'hui, selon ce syndicaliste, les travailleurs d'AT demandent au président de la République, «en sa qualité de premier magistrat du pays, d'intervenir et d'intercéder afin de mettre en liberté nos cadres». Car pour lui, l'objectif recherché par ces arrestations n'est autre que cette volonté de casser Algérie Télécoms. «Sinon comment expliquer le coup d'arrêt donné à la dernière promotion du WLL ?» s'interroge M. Mahmoudi. De son côté, M. Oumahammed, directeur d'Actel à Hydra, qui a exprimé sa solidarité avec M.Ouaret, a déclaré que le Président de la République doit mettre fin à «la cabale contre nos cadres administratifs et syndicaux pour sauvegarder notre entreprise». Il a ajouté que le mouvement de protestation est spontané, «puisque les travailleurs sont conscients du danger qui guette leur entreprise». De son côté, le Conseil syndical d'AT de Constantine a, dans une déclaration, accusé «les lobbys de la téléphonie qui s'agitent afin de détruire notre patrimoine et fierté». A l'adresse de leurs collègues, les rédacteurs de la déclaration affirment : «Nous sommes contraints, plus que jamais, à serrer nos rangs pour redoubler d'efforts pour la prospérité de l'entreprise.» Le conseil a enfin assuré de son soutien «sans réserve» les cadres «et à leur tête le président-directeur général». Enfin, selon les travailleurs de l'entreprise, le mouvement de protestation va s'élargir, dans les prochains jours, à d'autres wilayas.