Le Festival national de la chanson et de la musique amazighes se déroule jusqu'au 25 décembre à Tamanrasset. La placette du 1er Novembre à Tamanrasset a pris des couleurs, vendredi soir, avec l'organisation d'un spectacle d'accueil pour le 7e Festival national de la chanson et de la musique amazighes qui se tient jusqu'au 25 décembre. Le froid sibérien n'a pas dissuadé le public de se déplacer pour assister à une série de mini-concerts animés par des troupes de la région de l'Ahaggar. La chorale féminine d'Abalessa est venue chanter le tazenghrat. Muni de son oud, Bilal a lui fait le déplacement de Tazrouk pour chanter à la manière de Othmane Bali. Le tindi a donné une saveur particulière au récital de Bilal et de sa chorale. Oukassit, un autre artiste de Tazrouk et le groupe Amaner (le guide) de Tamanrasset mené par Brahim Akhamoukh ont, sur scène, prouvé que le style guitara ou le blues targui est très à la mode dans l'Ahaggar. Un genre musical basé sur la guitare électrique, la basse et la batterie. «Ce genre musical nous permet de dire beaucoup de choses, évoquer les problèmes sociaux, nos sentiments. Nous écrivons et composons en groupe. Et nous travaillons pour éditer un album dans le futur pour nous faire connaître davantage», a déclaré Ibrahim Akhamoukh, petit- fils d'El Hadj Aminokal Akhamokh. Le festival sera marqué par la présence de plusieurs stars de la chanson d'expression amazighe actuelle ou de la old school, à l'image de Sidi Bemol, Adel Chaoui, Malika Domrane, Madjid Soula, Zingdah, Imarhan, Hamid Belbeche et Bnat El Maghra (Ahellil de Timimoun). Pour la cérémonie d'ouverture, organisée hier, un hommage a été rendu à la célèbre joueuse de l'imzad, Chenna, au chanteur kabyle Belaïd Tagrawla, à l'artiste mozabite Omar Daoudi, et au chanteur chaoui Youcef Boukhentache. «Cette année, nous avons ouvert de nouveaux espaces, notamment à Tahabort pour les musiques traditionnelles. Tahabort, qui signifie la source, est un endroit connu par sa beauté naturelle. Des spectacles sont également prévus à In Guezzam, à 400 km de Tam, avec la participation de troupes locales et des groupes participants au festival. Pour la première fois, nous allons projeter un film à la maison de la culture. Nous avons choisi Fadhma n'Soumer, de Belkacem Hadjadj. Tin Hinan est un symbole pour les Touareg. Fadhma n'Soumer, en femme révoltée, rappelle aussi la lutte de Tin Hinan, de la Kahéna et d'autres femmes algériennes», a précisé Karim Arib, commissaire du festival. Selon lui, toutes les variantes de la langue amazighe sont présentes au festival, y compris le zénète de la région du Touat-Gourara. Le zénète est une langue menacée de disparition, selon l'Unesco. Un concours des jeunes talents est organisé durant le festival avec la participation des lauréats des autres festivals des chansons chaouie (Khenchela), mozabite (Ghardaïa), targuie (illizi) et kabyle (Béjaïa). Le concours est organisé au théâtre communal (chaque jour à partir de 15h). Des conférences sont prévues à la bibliothèque municipale à partir du 22 décembre sur la thématique de «Chanson amazighe, entre tradition et modernité». Elles seront animées, entre autres, par Dida Badi, Djazia Bouridji, Mohamed Hamza, Ammar Zentar et Hassina Khdouci. «Les musiques sont différentes. Ce qui fédère dans la chanson amazighe est bien la langue utilisée. Une langue algérienne que tout le monde partage. Ce festival participe à la promotion de cette langue et à la consolidation de l'unité nationale. Tamazight n'est le monopole d'aucune région en Algérie. Nous avons été contactés par au moins 200 groupes musicaux de tout le pays. D'où l'intérêt de ce festival national qui malheureusement ne dure que sept jours», a souligné Karim Arib.