Les responsables locaux n'ont, à priori, que des promesses à offrir aux habitants de la localité d'El Fedj dans la commune d'Ensigha, située à 5 km de Khenchela. Les habitants sont montés au créneau à plusieurs reprises et ont même observé des mouvements de protestation contre l'isolement et la misère. Certains d'entre eux se sont rapprochés d'El Watan pour alerter les autorités locales sur leurs conditions de vie. Ils s'insurgent ainsi contre le manque flagrant d'infrastructures nécessaires à un cadre de vie décent. «Nous vivons dans une situation misérable depuis plusieurs années, les conditions nécessaires pour vivre décemment font cruellement défaut. Nous sommes bien lésés en matière de programmes de développement, on a beau crier notre malaise mais sans résultat», ont-il soutenu. D'ailleurs, «une plateforme de revendications a été rédigée et transmise aux autorités locales qui jusque-là, font la sourde oreille», affirment-ils. Un autre habitant en colère ajouta : «Malheureusement, nous souffrons de l'isolement, et aucune autorité concernée n'a pu prendre en charge nos doléances légitimes. Les responsables qui nous ont promis de mettre fin à notre calvaire n'ont finalement pas tenu leurs promesses. Notre situation n'a pas évolué d'un iota». Ils soulèvent d'abord, en cette période de froid, l'absence de gaz de ville. Une situation qui les contraint à acheter au prix fort les bonbonnes de gaz butane, outre dix litres de mazout quotidiennement pour le chauffage. Autre point à soulever, celui des habitations qui se trouvent dans un état de vétusté avancé. Hiver comme été, c'est le calvaire Le volet sanitaire ne se porte pas mieux en l'absence d'une salle de soins dispensant une prise en charge adéquate. De ce fait, les malades sont évacués vers les structures médicales des communes limitrophes ou au chef-lieu de wilaya. Le réseau routier demeure impraticable surtout en hiver. Durant cette saison, cette population rurale patauge dans la boue et est exposée à la poussière durant l'été. «A chaque premières pluies, c'est le même scénario qui se répète. Inondations, boue, routes impraticables….etc», commente un autre citoyen. L'absence de l'éclairage public est l'autre problème qui provoque le courroux des riverains. Les rues sont plongées dans le noir total, accentuant le sentiment d'insécurité chez ces derniers. Le transport accuse un manque flagrant dans cette localité où les habitants sont obligés d'emprunter les bus de transit. Le transport scolaire est aussi un grief à retenir à l'encontre des autorités locales. Les écoliers, par voie de conséquence, parcourent plusieurs kilomètres à pied pour rejoindre les bancs des classes. Autre problème crucial, celui de l'assainissement. El Fedj est dépourvue de tout réseau d'assainissement. Tous les rejets sont déversés dans la nature, ce qui décuple les risques d'apparition de maladies à transmission hydrique. Pour la frange des jeunes, le seul lieu de distraction demeure le café où ils se retrouvent pour ressasser les problèmes quotidiens. Les villageois en question demandent à ce que le wali programme une sortie au niveau de cette localité afin qu'il puisse constater, de visu, les conditions déplorables dans lesquelles ils évoluent. Et partant, prendre les mesures nécessaires pour extirper cette bourgade de l'enclavement.