Une réalité complexe, qui démontre le laxisme des élus malgré les efforts de l'Etat pour améliorer les conditions de vie de ces populations dans les territoires ruraux, de par les différents blocages qui grèvent les programmes de développement qui pénalisent la population et qui en définitive ne profitent à personne. La situation n'est pas aussi reluisante qu'on le pense, pour les habitants de la localité d'Hchaachta qui n'est éloigné que de 5 km de la commune mère de Sour dans la Daïra d'Ain Tédelès. Pour les citoyens rencontrés, cette localité n'a bénéficié d'aucun programme et ce, depuis l'indépendance, aucune visite des autorités et personne ne se soucie des habitants ni des jeunes sans emploi qui n'ont aucune infrastructure d'accueil tels qu'une maison de jeunes, Cybercafé, stade ou même une cafétéria, aussi sont-ils au bord de la dépression selon certains. « Nous demandons aux autorités de nous délivrer nos actes de décès car cela fait longtemps que nous sommes morts ». Un habitant de cette localité nous dira : « S'agissant de nous les âgés nous pouvons comprendre, mais ces jeunes qui se morfondent et qui n'ont aucun avenir qu'adviendra-t-il d'eux ? nous dira-t-il avec amertume mêlée d'un sentiment d'impuissance. «Il ne faut pas se voiler la face, on manque de tout, dans ce village surtout pour ce qui est des logements nous habitons toujours dans des anciennes maisons laissées par la France, nous n'avons même pas bénéficié du FONAL, et jusqu'à présent personne n'est venu nous voir pour s'enquérir de notre situation car en Algérie il y a ceux qui se sont enrichis et ceux qui vivent dans la misère", « De toute façon poursuit-il, on ne voit ces personnes qui n'ont rien fait pour nous que lors des élections, mais une fois élus ils ne réapparaissent que 5 ans après». « Ce village n'a connu aucun développement depuis 1962, mis à part un centre de santé dépourvu d'équipements, de médicaments et de médecins, Nous expliquera A. Nasreddine » Selon les habitants l'anachronisme des autorités concernées et l'incapacité des élus à leur tête le président d'APC sont les facteurs paralysant du développement de cette localité, du fait que les élus ne se déplacent jamais dans cette localité. « Nous vivons toujours sous le joug de la France et nous ne sommes pas encore indépendants comme le reste des algériens nous dira A Nasreddine , et d'ajouter nous demandons aux autorités de nous délivrer nos actes de décès car cela fait longtemps que nous sommes morts ». Les candidats, nous prennent pour des moutons, du fait qu'ils ne cherchent que nos voix, mais ils se trompent « Dans quelle mesure les prochaines élections législatives pourront-elles nous apporter ce bel idéal que clame les candidats, ils nous prennent pour des moutons, du fait qu'ils ne cherchent que nos voix, mais ils se trompent nous déclarera Nasreddine, après les promesses non tenues concernant le travail, le programme de logements ruraux et sociaux qui n'ont jamais vu le jour. Ils appellent le wali pour venir s'enquérir sur place de leur calvaire et du chômage qui touche une large frange de la jeunesse dont certains sont sans travail depuis des années et qui sont âgés de plus de 40 ans en l'absence de tout programme générateur d'emploi. Il est vrai que malgré l'octroi d'enveloppes financières conséquentes certaines communes, hameaux et localités restent en marge du développement, car pour ces citoyens il est inadmissible que des milliards soient dépensés à tort et à travers alors qu'ils sont abandonnés à leur sort. Après la localité d'Hchaachta notre équipe s'est rendue au douar Sidi Benyemna « Ouled Tahar » situé sur les hauteurs et qui se trouve à plus de 6 km de cette localité, nous avons du emprunté une piste dangereuse à cause du relief accidenté où les arpents et les lopins de terre s'étendent à perte de vue, pas si éloignés d'autres ensembles de maisons et petits douars en majorité désertés du fait de leur isolation et de la décennie noire. Sidi Benyemna, un douar dont la survie dépend de l'ouverture d'une piste pour le désenclaver Un douar entouré, dont les habitants continuent de souffrir de l'absence d'un programme susceptible de pallier aux insuffisances et accuse un retard flagrant en matière de développement et dont la survie dépend de l'ouverture d'une piste pour le désenclaver. Ni école pour les enfants, ni couverture sanitaire, pour ce qui est du transport il est pratiquement inexistant du fait qu'aucun véhicule ne se risquerait à s'aventurer, pour les enfants scolarisés et en particulier les petits, ils doivent faire plus de 7 km à pied à travers les montagnes et collines pour rejoindre la route nationale. Pendant la saison des pluies les enfants ne peuvent rejoindre l'école, et personne n'ose s'aventurer pour rejoindre El Hchaachta. Plus de 35 familles, attendent toujours que les autorités viennent à leur aide pour les sortir de leur isolation, avec les autres douars et hameaux éparpillés entre les 56 douars dont la majorité des habitants a fuit: « Pendant la saison des pluies nous souffrons le martyr, surtout pour l'approvisionnement, vous ne pouvez imaginer, ce que nous avons enduré lors des intempéries de décembre et janvier , pendant plus de 15 jours, nous sommes restés bloqués par la tempête et la neige, et presque tout l'hiver . Pour acheminer les vivres nous avons pris des risques énormes, car la piste qui mène à notre douar est accidentée et escarpée voire impraticable et cela même pour un 4/4 une piste que nous avons-nous même ouverte et ce par nos propres moyens puisque les autorités nous ont abandonnées malgré nos appels, même lorsque le temps est clément il est difficile pour nous de nous déplacer», nous a confié Hadj Benchaa un homme âgé de plus de 81 ans .Et d'ajouter comme vous voyez, nous n'avons que deux Mazda au niveau du douar pour nos besoins ce qui est insuffisant et imaginez tomber malade dans un endroit aussi isolé. Nous avons certes de l'électricité, mais avec de fréquentes coupures. En hiver, c'est le calvaire pour les personnes malades diabétiques et asthmatiques, sans oublier que nous avons été confrontés cette année à l'absence de gaz butane. Nous souffrons du manque d'eau potable, nous avons perdu tout espoir et nous ne comptons que sur nous même, et c'est la raison qui a fait fuir les habitants des douars voisins touchés plus que nous et qui ont préféré la ville abandonnant leurs terres. Des promesses nous ont été faites par certains responsables mais aucune suite depuis, et nous ne savons pas vers qui se tourner du fait que nous ne savons pas si nous dépendons de la Daïra de Sidi Ali ou de celle d'Ain Tédelès alors que nous nous trouvons éloigné du village d'Hchaachta de pas plus de 6 km. Notre douar chevauche entre deux Daïras et nous ne savons que faire car personne ne se préoccupe de notre situation. Selon les habitants, les élus locaux semblent tournés le dos à la politique de développement des zones rurales. Ils n'ont connu selon eux de l'indépendance que les devoirs mais point de droits. Que coûterait, par exemple, un petit tronçon de route carrossable pour être désenclavé, eux qui ont connu les affres du joug colonial? Beaucoup d'entre eux ont vidé les douars pour s'installer dans les villages et les villes. Nous n'avons cité ces cas que pour être fait de ce qui se passe dans certains villages, hameaux et douars oubliés par le développement à tous les niveaux et sur tous les plans. Aussi quelles en sont les causes ?