L'islamiste Hamadache, qui a apostasié le défunt El Hachemi Cherif, exigeant même que la dépouille du premier secrétaire général du MDS soit exhumée du cimetière où il repose, a traité de manière similaire et répétée d'autres personnalités politiques, dont Hamid Ferhi, actuel coordinateur au sein du mouvement.Le silence rencontré par ses propos l'a encouragé à franchir un nouveau pas dans une logique qui vise à radicaliser l'islamisme. Maintenant, il appelle l'Etat algérien à condamner à mort le journaliste et écrivain Kamel Daoud qu'il vient d'apostasier à son tour. L'attitude velléitaire du pouvoir, face aux violations renouvelées des droits et libertés par les islamistes, a favorisé ce glissement criminel. On se rappelle encore d'un chef de parti intégriste faisant l'apologie du djihad en Syrie, d'un prédicateur télévisuel exigeant de poursuivre le film l'Oranais ou encore de l'autorisation accordée à des terroristes bénéficiaires de la réconciliation nationale pour tenir une rencontre à Jijel. Autant de signaux qui auraient dû alerter sur une dérive intolérable qui s'ajoute aux atteintes aux libertés par le pouvoir. L'appel à la condamnation à mort du chroniqueur du Quotidien d'Oran n'est pas juste un dérapage dans le discours, mais la suite logique d'une politique de réconciliation nationale qui a choisi non seulement de faire silence sur les crimes sanglants des tenants de l'Etat théocratique, mais aussi de leur accorder l'impunité. Ces derniers se trouvent confortés par l'article 2 de la Constitution, qui stipule que l'islam est la religion d'Etat et donne la possibilité d'instrumentaliser la religion à des fins politiques. Ils s'offrent même le luxe de surenchérir sur la démarche du ministère des Affaires religieuses qui appelle au respect d'un référent religieux national et à l'instauration d'une institution étatique pour la fatwa. Face au mouvement d'indignation qui monte, le système s'alarme. C'est pourquoi le ministre de la Communication dégage, par avance, la responsabilité du pouvoir en évoquant l'indépendance de la justice qui vient d'être saisie par Kamel Daoud. Il laisse craindre qu'aucune condamnation ne soit prononcée contre le sinistre Hamadache. Ce ne serait pas une surprise face au caractère despotique néolibéral du pouvoir. Le chef du parti des assassins s'agace, lui aussi, de la fatwa de Hamadache et tente de s'en démarquer car il mesure la portée de la riposte qui vient d'être engagée par la société et qui rassemble des forces autrefois séparées par leur appréciation de l'islamisme. En réalité, il n'est pas solidaire de la victime mais souhaite uniquement endiguer les initiatives vigoureuses qui visent à la protéger et à lui rendre justice. Il révèle en même temps que quelle que soient les concessions faîtes par l'islamisme, il ne représente en aucun cas un allié potentiel des démocrates les plus conséquents. Face aux partisans de la «dawla islamiya», le MDS se tient aux côtés de Kamel Daoud. Il appelle à accroître la mobilisation pour empêcher l'islamisme de relever la tête et menacer les citoyennes et les citoyens. Notre mouvement exige non seulement que Hamadache rende compte devant la justice, mais que soit aussi instauré un véritable tribunal international, comme celui de Nuremberg, pour poursuivre l'islamisme coupable de crimes contre l'humanité. Enfin le MDS considère que le projet d'Etat théocratique ne pourra être définitivement disqualifié qu'en consacrant, dans la Constitution, la séparation du politique et du religieux. Alger, le 20 décembre 2014 Le bureau national