Il était entré dans la légende au fameux Festival de Woodstock, aux USA, en 1969, avec la reprise mythique de With A Little Help From My Friends des Beatles. C'était difficile de faire mieux que les Fab Four. Et il en avait fait une version mythique. Il avait la voix «rock», son estampille. Joe Cocker, le chanteur britannique, l'enfant terrible de Sheffield, est mort, lundi, des suites d'un cancer des poumons. Il avait 70 ans. Paul McCartney ayant coécrit avec John Lenon With A Little help From My Friends sur l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, sorti en 1967, saluera la mémoire de Joe Cocker : «C'est vraiment triste d'apprendre que Joe est mort. C'était un gars du Nord (de l'Angleterre) que j'aimais beaucoup. Je l'ai connu à travers les années comme un bon pote. C'était un grand monsieur, charmant, qui a beaucoup apporté au monde. Il va tous nous manquer…» A propos de sa reprise de With A Little Help From My Friends, Paul McCartney avouera : «Cocker a transformé With A Little Help From My Friends en un hymne soul et je serai toujours reconnaissant envers lui pour avoir fait cela.» Ringo Star, batteur et second «survivant» des Beatles, a tweeté : «Au revoir et que Dieu protège Joe Cocker.» Peter Frampton, le grand guitariste (Show Me The Way), écrira : «C'est triste d'entendre que Joe Cocker est parti. Je vais jouer maintenant You Are So Beautiful en guise d'hommage.» Un soulman «contorsionniste» La discographie de Joe Cocker compte de nombreux hits comme en 1975 avec la ballade You Are So Beautiful, The Letter, le standard Cry Me a River, Unchain My Heart, Night Calls, Have a Little Faith in Me, Summer in the City… Joe Cocker recevra son premier Grammy Award en 1983 pour Up Where We Belong en duo avec Jennifer Warnes, ainsi que l'Oscar de la meilleure chanson. Un succès s'étant hissé dans les bilboards et s'était même classé n°1 aux USA avec la bande originale du film An Officer and a Gentleman, avec Richard Gere. Il immortalisera le film 9 semaines et demie de par la scène lascive de strip-tease de Kim Bassinger devant les yeux «revolver» de Mickey Rourke avec You Can Leave Your Hat On. Joe Cocker demeurera ce soulman s'inspirant de «Genius», Ray Chales et de Chuck Berry, depuis sa prime enfance. Celui qui dévoilera l'aura d'une bête de scène au festival de Woodstock. Un «fou chantant» ayant une prestance scénique tenant du contorsionniste, de «l'épilepsie», de la transe… Sur des notes d'orgue soixante-huitard, des riffs psychédéliques, il posera cette voix éraillée sur With A Little Help From My Friends. Cette légende de la pop music, arborant des pattes d'eph, des bottines, des favoris, une chevelure en bataille, exhibant des emportements et autres tics et tocs agréablement artistiques. Car Joe Cocker chantait avec ses tripes. Comme dirait Jimi Hendrix : «Hey Joe ! Merci pour la musique ! c'est qu'il a des fans, surtout de la première heure, les Babyboomers, en Algérie.»