La situation des infrastructures sportives et de jeunes n'est guère reluisante dans la wilaya de Constantine, au vu des vérités étalées hier par les responsables du secteur lors de l'émission Forum de la radio locale. Même si le constat demeure valable pour les grandes wilayas du pays, Constantine accuse un déficit énorme en matière d'équipements pour jeunes, soit pour la pratique sportive ou pour les loisirs dans une wilaya qui compte plus de 938 000 habitants, dont plus de 500 000 jeunes. «On arrive pas à suivre la demande de la population qui ne cesse d'augmenter, où les jeunes représentent un taux de 50 %, notamment dans les grands pôles urbains», s'est exprimé Abdelhamid Houam, directeur des activités physiques et sportives à la direction de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya. Citant pour exemple la ville de Constantine, il donnera le chiffre de 38 projets de terrains de proximité à réaliser. Un nombre qui demeure très insuffisant au vu d'une demande qui explose, alors que les structures existantes déjà sont surexploitées. C'est le cas d'une ville comme Ain S'mara, qui ne dispose depuis des années que d'une seule salle de sports. «En dépit des projets réalisés, nous avons un déficit énorme à combler pour pouvoir satisfaire la demande», estime Abdelhamid Houam. Le grand défi est à relever à la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui abritera dès l'année prochaine plus de 300 000 habitants, et qui ne compte qu'une salle de sports et six terrains de proximité, destinés au football. Ce qui est vraiment insignifiant. Coté infrastructures d'envergure, l'on ne cessera pas de rappel le fameux projet du complexe sportif de Guettar El Aiche, inscrit en 2006, et dont la réception a été avancée pour l'année 2015, mais qui, jusqu'à présent, n'est qu'à l'état d'un terrain vague. Ceci, même si l'on a annoncé il y a quelques semaines, qu'il sera réellement concrétisé après l'attribution du marché à un groupement algéro-portugais. Deux ans après sa réhabilitation, le stade Benadelmalek demeure lui aussi fermé aux sportifs, pour une histoire de réserves techniques au sujet de la clôture séparant les tribunes du terrain, jugée non conforme. Le même constat s'applique aussi au projet de la piscine olympique du complexe Hamlaoui, qui traine pour un problème technique, ayant retardé sa réception, mais aussi celle de Ali Mendjeli, dont l'inscription remonte à 2001, et qui se trouve à l'arrêt pour une question de couverture à refaire. Ce qui a nécessité une réévaluation de l'enveloppe financière. Que dire aussi de la piscine de Sidi M'cid, dont la réhabilitation consomme depuis des années des milliards de dinars sans connaitre son aboutissement, suite à des problèmes rencontrés sur terrain ? Dans un autre registre, les invités de l'émission ont reconnu aussi un manque d'encadrement de la population jeune, que ce soit pour la pratique sportive ou pour les activités diverses programmées dans les établissements relevant de l'ODEJ. Pour une population sportive estimée à 32 632 pratiquants, répartis sur une vingtaine de disciplines, 39 clubs omnisports et 227 associations spécialisées dans une seule activité, l'on ne compte que 753 encadreurs, soit un déficit de 50 %, selon le représentant de la DJS. Ce dernier estime que le retour au bénévolat et l'apport des anciens sportifs est la seule solution pour faire face à cette situation. Une mesure qui passera par des stages de formation, en attendant l'obtention de postes budgétaires plus importants.