S'il y en a un qui a marqué l'année 2014, c'est bien lui. Rares ont été les chefs de parti à s'être autant exposés médiatiquement au cours de cette année. L'homme, qui possède un luxueux appartement dans un quartier chic de Paris et une carte de résidence VIP, a défendu bec et ongles les intérêts de ceux qui l'ont installé à la tête du FLN. Dès le mois de février, il déclenche un premier séisme politique en s'attaquant frontalement au puissant patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), Mohamed Médiène dit Toufik. Saadani demandait la tête de l'inamovible patron du DRS. Celui que l'on surnomme «Rab Dzaïr » était accusé de s'occuper de ce qu'il ne le regarde pas, à savoir les partis politiques, la justice et la presse. En outre, il était accusé d'avoir mis en place une police politique plutôt qu'un service de renseignement classique. Et de rappeler les échecs de ses services : les nombreux attentats ciblés et les assassinats politiques qui ont ébranlé l'Algérie depuis le début des années 1990. Mais également les assassinats du président Mohamed Boudiaf et de Abdelhak Benhamouda, les attentats spectaculaires contre le Palais du gouvernement, le siège des Nations unies, le site gazier de Tiguentourine et la tentative d'assassinat qui a visé le président Bouteflika à Batna. Autre combat mené par le secrétaire général du FLN : le poste de Premier ministre. Amar Saadani réclame le poste, car il estime qu'il doit revenir à la formation politique qui détient la majorité à l'APN, c'est-à-dire le FLN. Pour l'heure sans succès. Lors du dernier remaniement ministériel, le FLN n'a obtenu que trois ministères. Sur un autre front, le secrétaire général du FLN s'en est vivement pris à la Coordination nationale pour les libertés démocratiques et la transition (CNLTD) et au Pôle des forces du changement qui, selon lui, ne défendent pas les «intérêts suprêmes du pays».