Le secrétaire général du FLN a mené hier une attaque en règle contre le chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général-major Mohamed Médiène dit Toufik. Visiblement sonnés de voir s'éloigner l'option d'un 4e mandat pour Bouteflika, Amar Saadani et ceux, comme lui, qui y travaillent depuis des mois semblent ainsi perdre leur sang-froid. L'attaque virulente de Amar Saadani contre le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et plus particulièrement contre son chef, en la personne du général-major Mohamed Médiène dit Toufik, cache mal l'état de panique chez les partisans du 4e mandat pour le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, toujours convalescent. Ce déchaînement violent (voir l'extrait de l'entretien diffusé sur un site électronique) semble plutôt une réaction de bête blessée. Cette attaque intervient étrangement au lendemain du démenti formel apporté par le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, à l'information (donnée d'ailleurs par le même média) selon laquelle le président Bouteflika aurait retiré le formulaire de candidature. Les propos de M. Belaïz résonnent comme une déclaration de «la non-candidature» du président Bouteflika pour des raisons qui seraient strictement liées à son état de santé. Cela bien que le concerné ne se soit jusque-là jamais exprimé sur la question. Du moins de manière officielle. Visiblement sonnés par le fait de voir s'éloigner l'option tant défendue d'un 4e mandat, Amar Saadani et ceux, comme lui, qui travaillent depuis des mois dans ce sens semblent ainsi perdre leur sang-froid. Si le président Bouteflika capitule, cela acterait la fin politique de tous ceux qui font la promotion, avec zèle et insistance, de son maintien au pouvoir. C'est ce qui expliquerait cette sortie grave du patron contesté du FLN, qui s'attaque frontalement et sans retenue au chef du DRS, qu'il accuse de tous les maux de l'Algérie. Amar Saadani, de l'avis de beaucoup d'observateurs, n'aurait pas agi seul. Il aurait été donc ligué contre le DRS par ceux qui veulent imposer un 4e mandat non pas parce qu'ils veulent, comme il le dit, instaurer un «Etat civil», mais plutôt pour protéger des intérêts énormes et surtout se garantir une impunité. Cette analyse est d'ailleurs corroborée par les propos de l'auteur lui-même, Saadani en l'occurrence, qui affirme qu'il n'y a pas de corruption en Algérie et que les affaires de Sonatrach et autres ont été préfabriquées par les agents du DRS sur ordre du général-major Toufik contre des hommes dits «intègres», à l'instar de Chakib Khelil dont il défend la probité.