Amar Saadani, en campagne depuis des mois contre le DRS, s'est attaqué de manière violente contre le patron du Département du renseignement et de la sécurité, le général-major Mohamed Médiène. Le secrétaire général du FLN, qui fait face à une importante fronde, accuse ce chef militaire de tous les maux de l'Algérie. De l'assassinat de Boudiaf à la dernière attaque contre le site gazier de Tiguentourine en passant par l'assassinat de Abdelhak Benhamouda, Amar Saadani a utilisé l'artillerie lourde pour battre le patron du DRS, qu'il invite d'ailleurs à partir. Pour Saadani, il n'y a pas de crise au FLN. «Mais un groupe, à sa tête Abderrahmane Belayat, tente de le déstabiliser, en vain. Ce groupe est connu pour son rôle dans les différents coups d'Etat scientifiques contre les chefs du FLN, depuis Abdelhamid Mehri jusqu'à cette tentative de putsch qui vise ma personne», affirme-t-il d'emblée, avant d'accuser le chef de la fronde, Belayat en l'occurrence, d'être un «agent» téléguidé par le général-major Toufik. «Belayat travaille sous les ordres de Si Toufik. Ce dernier est impliqué dans cette tentative de déstabilisation qui vise le parti et son secrétaire général. Personnellement, lorsque j'ai évoqué l'opportunité de séparer le DRS du politique, j'ai visé principalement le Département de la sécurité intérieure et j'ai épargné les deux autres départements du DRS, qui sont la sécurité militaire et la sécurité extérieure», poursuit-il. La diatribe de Saadani contre le chef du DRS ne s'arrête pas là. «Plusieurs partis ont été victimes des interférences de la sécurité intérieure. C'est le cas du FLN, le parti de M. Djaballah, le FFS. Cela se fait toujours sous les ordres de Toufik. C'est une réalité.» Saadani accuse ainsi ce général-major d'avoir failli à sa mission d'assurer la sécurité intérieure de l'Algérie. «Les exemples (de cet échec) sont multiples. Ce département avait failli dans la protection et la sécurité du président Mohamed Boudiaf. Il n'a pas su protéger Abdelkader Benhamouda, ni les moines de Tibhirine, ni les bases de pétrole dans le Sud, ni les employés des Nations unies en Algérie, ni le Palais du gouvernement. Cette direction n'a pas su bien protéger le président Bouteflika à Batna où il avait été la cible d'une tentative d'assassinat. A mon avis, Toufik aurait dû démissionner après ces échecs», a-t-il souligné. «Nous, au FLN, nous voulons que le général Toufik cesse de s'immiscer dans les affaires du parti. En fait, il n'est pas en position de dire oui ou non à la candidature du président Bouteflika à la prochaine présidentielle», a-t-il encore clamé, ajoutant que «l'influence du frère de Abdelaziz Bouteflika, Saïd, dans la gestion des affaires du pays est de la pure rumeur». Selon lui, tous les cadres de l'Etat ciblés par ces campagnes de dénigrement sont proches du Président. C'est le cas du secrétaire général du FLN ou de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie et des Mines. Pour Saadani, toutes les affaires de corruption sont une «invention» du DRS à l'instar «du scandale de Sonatrach qui a ciblé Chakib Khelil, qui est l'un des cadres les plus intègres et les plus compétents de l'Algérie. C'est à son époque que Sonatrach a doublé sa production. Et que le pays a épuré sa dette». Il ira jusqu'à accuser la justice algérienne d'avoir agi en dehors du cadre fixé par la loi. «En fait, on l'a poussée à le faire. En Algérie, à chaque fois qu'on souhaite liquider un Président on lui invente un scandale. En 1997, c'était le général Betchine et la cible fut Liamine Zeroual. En 2004, c'est l'affaire Khalifa et la cible fut Bouteflika. En 2014, la cible est la même mais le scandale est différent, il s'agit de Sonatrach, sans omettre l'extradition de Khalifa Abdelmoumen», a-t-il lancé. «C'est clair, cette affaire, comme celle de Sonatrach, a pour but d'empêcher le président Bouteflika de briguer un nouveau mandat», a-t-il encore indiqué, avant de conclure : «Si un mal m'arrive, ce sera l'œuvre de Toufik.»