La maladie de la Blue tongue appelée « fièvre catarrhale du mouton » est réapparue récemment dans notre pays. Le taux de prévalence dans le cheptel ovin national est actuellement inférieur à 1,5%, a indiqué, hier, Rachid Boughdour, directeur des services vétérinaires au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. « Il s'agit d'une résurgence après l'épidémie enregistrée en 2000 en provenance des frontières est du pays », a-t-il indiqué. Cette fois-ci l'origine de la Blue tongue n'a pas encore été déterminée. Des analyses sont en cours pour justement savoir si le virus détecté cette année est le même que celui qui a sévi en 2000 et lequel des 22 types existants a infecté les moutons algériens. Il se peut, également, qu'elle soit en provenance du Maroc, où des cas ont été signalés cette année. Le ministère de l'Agriculture a lancé une campagne de lutte contre cette maladie dans 43 wilayas. Des engins de l'Institut national de la protection végétale (INPV) ont été mobilisés et sont à pied d'œuvre pour la désinsectisation, cette maladie étant transmise par des moustiques. La désinfection se fait suivant le cycle de reproduction de ces insectes, qui est de trois semaines. La Blue tongue n'est pas contagieuse entre animaux et ne représente aucun danger pour la santé de l'homme, a relevé M. Boughdour. Elle est apparue en premier dans la wilaya de Ghardaïa, avant de s'étendre à d'autres wilayas plus au Nord, dans les zones steppiques (El Bayadh, Laghouat, Naâma) qui sont arides alors qu'en général ce sont les zones humides qui sont favorables à sa propagation. « Les éleveurs doivent faire attention aux règles d'hygiène. Il faut éviter les endroits où il y a des eaux stagnantes et des eaux usées qui sont favorables à la prolifération des moustiques », soulignera M. Boughdour, qui signalera que même les élevages en dehors de bâtiment sont à risque. Le ministère avait recommandé aux éleveurs de renforcer l'hygiène dans leurs exploitations et d'assurer la protection de leur cheptel contre les moustiques par l'installation de moustiquaires et de tout autre moyen de protection (utilisation de répulsifs, par exemple) à l'origine de la transmission d'un animal à un autre. Le taux de mortalité est minime, a-t-il avancé. Il ne dépasse pas le 1%, a-t-il assuré. Seule une vingtaine de moutons n'ont pas survécu à cette maladie qui sévit dans le pourtour méditerranéen depuis 1999. D'après ce responsable du ministère de l'Agriculture, la situation est totalement maîtrisée et sous contrôle, et la progression de la maladie a été stoppée. Le cheptel bovin a, lui aussi, été infecté par un virus voisin, a-t-il indiqué encore, tout en précisant qu'il ne s'agit que de quelques cas. La Blue tongue est une maladie virale infectieuse non contagieuse des moutons et autres ruminants domestiques (bovins,chèvres…) ou sauvages (cerfs, antilopes…). Elle est transmise par un insecte vecteur du genre culicoides (petite mouche hématophage). Les symptômes apparaissent chez le mouton après une incubation de 2 à 15 jours. Puis une forte fièvre de 41-42 degrés qui s'étale sur 2 à 11 jours. Le mouton arrête de manger et peut rapidement dépérir. La mort de l'animal peut survenir en 7 à 9 jours. Chez les ovins et les bovins, des malformations congénitales peuvent apparaître lorsque la mère est infectée durant la gestation.