La 20e conférence de la Convention des Nations unies pour le changement climatique, qui s'est tenue à Lima, s'est terminée sur des décisions fortes de la part des Etats-Unis et de la Chine. Mais que certaines ONG jugent, de toute manière, insuffisantes. 2014 sera certainement l'année la plus chaude depuis l'avènement de l'ère industrielle. En en tous les cas, elle sera dans le top 3, avec 2010, c'est certain pour la majorité des scientifiques qui suivent de près ces questions. Chacun d'ailleurs a pu le constater : dans le nord du pays, on enregistrait des températures estivales qui avoisinaient les 30°C jusqu'à la fin du mois de novembre. On a gardé les vêtements légers et les demi-manches jusqu'en début décembre. Septembre 2014 a pris une place parmi les mois les plus chauds depuis 1880, selon le National Climatic Data Center (américain). A l'exception de quelques régions de Sibérie, du nord du Canada, du sud de la Terre de feu et de la Namibie, toutes les zones du globe ont vu leur température excéder la moyenne des mois de septembre du siècle passé. Au Mali, en Algérie, dans l'ouest de l'Australie et le sud de l'Espagne, des records de chaleur ont été battus. Et puis début décembre, le climat s'est subitement rafraîchi et des masses d'eau se sont abattues un peu partout sur la planète, en causant de pertes humaines et des dégâts considérables en Europe du Nord et du Sud, en Amérique du Nord et en Chine, comme pour défier les participants à la 20e conférence de la Convention des Nations unies pour le changement climatique, qui s'est tenue à Lima (Pérou) du 1er au 14 décembre 2014. Une rencontre qui s'est prolongée de trente heures pour trouver enfin un accord face au clivage persistant entre les pays du Nord et ceux du Sud. Un accord sur les engagements que prendront les 195 pays à la prochaine conférence, celle de 2015 qui se tiendra à Paris et qui doit déboucher sur un accord international devant limiter à 2°C la hausse des températures à l'horizon 2100. Un peu comme à Kyoto, en 1999 avec des contraintes comme celle pour chaque pays de divulguer ses «contributions», c'est-à-dire le niveau de réduction des gaz à effet de serre (GES) qu'il s'engage à atteindre. Barack Obama Ceci vise particulièrement les Etats-Unis et la Chine qui, à eux seuls, totalisent plus de 40% des émissions globales. Ces deux pays, qui ont été pour beaucoup dans le blocage des négociations sur le climat, notamment à Copenhague en 2009, ont créé la surprise le 5 novembre 2014 en annonçant un accord bilatéral pour la réduction de leurs émissions de GES. Barack Obama s'est engagé à une baisse entre 26% et 28% avant 2025. De son côté, le président chinois, Xi Jinping, a fait part d'intégrer 20% des énergies renouvelables dans sa production énergétique en 2030. Dans le sillage, l'EU vient d'annoncer une réduction de ses émissions à 40% d'ici 2030. Engagements réalistes ou effet d'annonce dans la perspective de la conférence de Paris qui, de l'avis de tous, est déterminante pour l'avenir de la planète ? Plus âprement que les réunions précédentes, notamment celle de Varsovie en 2013 où les lobbies pétroliers ont, selon les ONG présentes, fait capoter la rencontre, les pays en voie de développement ont rappelé à la communauté internationale ses obligations de respecter le principe politico-juridique onusien de «responsabilités collectives mais différenciées», c'est-à-dire que les pays pollueurs responsables des émissions de GES s'engagent différemment des pays en pleine croissance. C'est chose faite, en revanche, aucune précision ne leur a été fournie sur l'aide des 100 milliards de dollars promise en 2009 à Copenhague pour le développement des énergies renouvelables et l'atténuation des effets des changements climatiques. Pour les officiels, la COP 20 de la CCUNCC est une très bonne base de travail. Mais ce n'est pas l'avis des ONG, car les pays, d'abord invités à soumette leurs «contributions» avant le 31 mars 2015, ont obtenu une prolongation au 1er octobre 2015, ce qui est jugé tardif pour demander des clarifications et des améliorations.