La conférence de Copenhague sur les changements climatiques a pris fin hier avec ce qu'on croyait être le clou : l'intervention de Barack Obama, président des USA, les seconds plus gros pollueurs de la planète. Le président américain n'a pas apporté la bonne parole. Les Etats-Unis, qui détenaient la clé des négociations pour un accord à Copenhague, n'ont pas revu à la hausse leurs taux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). En revanche, B. Obama a demandé plus de transparence dans le contrôle des objectifs nationaux. On appelle ainsi l'ensemble des mesures nationales prises par les parties contractantes du Protocole de Kyoto. Les Etats-Unis visent la Chine, qui les devance à présent dans les émissions de GES. Tout a commencé en 1988, un peu avant le sommet de la Terre, à Rio en 1992, où a été mise en place la convention-cadre des Nations unies pour les changements climatiques (CCNUCC). En effet, des controverses sur les effets énergétiques des GES, notamment le dioxyde de carbone (gaz carbonique) entraînent la création – sous l'égide de l'Office mondial de la météorologie (OMM) et du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) – du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Un groupe qui rassemble les plus scientifiques pour apporter aux décideurs des éclairages élaborés sur la synthèse d'études scientifiques. Le rapport de 1990 du GIEC indique qu'il n'y a pas d'effet de serre dans les années à venir. Celui de 1995 reconnaît par contre une influence des activités humaines sur le climat. C'est ce rapport qui va être à l'origine, lors de la 3e conférence des parties de la CCNUCC, à Kyoto, du protocole qui porte son nom. En 2001, le rapport du GIEC apporte des preuves solides du réchauffement du climat de la Terre depuis 50 ans et en 2007, la certitude de cette affirmation passe de 66% à 90%. Le Protocole de Kyoto commence par définir les gaz à effet de serre. Il s'agit du CO2 qui provient de la combustion des énergies fossiles, du CH4, du méthane, du NO2 produit par les engrais azotés, des HFC et PFC, hydrofluorocarbones et hydrocarbures perfluorés des climatiseurs et aérosols et des SF6 des transformateurs électriques. Le Protocole fixe en annexe les taux de réduction que se sont imposés les parties contractantes pour atteindre, en 2012, moins de 5% de leur taux d'émission de 1990. Le Protocole fixe l'année 2005 comme celle où un bilan doit être fait pour vérifier son application. C'est également l'année de l'entrée en vigueur du protocole que les USA, qui émettent 35% des GES mondiaux, décident en 2008 de ne pas signer. Les exigences du Protocole sont accompagnées de mesures dites de flexibilité qui atténuent l'effet des pays développés. Il s'agit de permis d'émission qui permettent d'acheter, de vendre ou d'échanger des droits d'émission qui sont calculés sur la base d'une tonne de CO2. Il y a également la mise en œuvre qui entraîne une prise en compte de réduction du taux d'émission si une ou des parties contractantes réalisent des investissements pour réduire les GES. Les pays pauvres ou en voie de développement défendent bec et ongles le Protocole, qui engage les pays grands émetteurs sur des objectifs identifiés et surtout chiffrés. Le président Bouteflika a rappelé pour sa part l'un des trois principes de la CCUNCC née à Rio, celui de la responsabilité commune et diversifiée.