Cette affaire avait défrayé la chronique après la diffusion sur le net d'une vidéo filmée par Redjil Mohamed, lequel a expliqué avoir posté ces images en désespoir de cause. Mohamed Redjil et son fils Ahmed, poursuivis en justice pour «prise et diffusion sans autorisation d'images portant atteinte à la vie privée», ont comparu, hier, devant le tribunal de Ziadia. Rappelons que l'affaire remonte au 5 juin de l'année écoulée lorsque Redjil Mohamed, accompagné de deux de ses filles et de son fils Ahmed, s'était présenté à l'hôpital pédiatrique du Mansourah pour une urgence. Son petit-fils âgé à l'époque de 9 mois souffrait de difficultés respiratoires. Devant l'absence du personnel du service des urgences, et après 45 minutes d'attente et de vaines recherches dans les différents services de l'hôpital, le mis en cause avait filmé les lieux abandonnés à l'aide de son téléphone portable afin d'alerter, selon ses propos exprimés devant le juge, les responsables du secteur de la santé à Constantine sur le laisser-aller et la négligence, dont il a été témoin à l'hôpital pédiatrique du Mansourah. Cette affaire avait défrayé la chronique après la diffusion sur le net d'une vidéo filmée par Redjil Mohamed, lequel a expliqué avoir posté ces images en désespoir de cause, après avoir tenté en vain de rencontrer le directeur de la santé. Elle avait abouti à des sanctions à l'encontre du personnel devant assurer la garde à l'hôpital du Mansourah le jour des faits. L'affaire ne s'arrêtera pas là puisque Mohamed Redjil et son fils Ahmed se sont retrouvés hier dans le box des accusés après que le directeur de la santé de la wilaya ait déposé plainte contre eux pour «diffusion sans autorisation d'images portant atteinte à la vie privée». Une accusation se basant sur l'article 303 bis du code pénal. Ce dernier ne peut en aucun cas s'appliquer aux mis en cause, selon l'argumentaire développé hier par leur avocat, maitre Kherrab, dans sa plaidoirie. «Les images ont été filmées dans un lieu public et à aucun moment le personnel de l'hôpital n'apparait sur la vidéo postée sur le net», a plaidé l'avocat des deux accusés. Le procureur de la République a, pour sa part, et après avoir souligné la gravité des faits qui, selon ses propos, portent préjudice à des institutions publiques à travers la diffusion d'images regardées par un nombre considérable d'internautes, a requis 6 mois de prison ferme à l'encontre de Mohamed Redjil et son fils Ahmed. Un réquisitoire qui a suscité l'indignation de la salle obligeant le président du tribunal à intervenir pour rappeler les présents à l'ordre. Pour ce qui est du verdict, il sera connu le 20 du mois en cours.