Le 30 octobre, qui correspondait au 27e jour du Ramadhan, un drame inimaginable s'est produit à El Khroub, commune située à 15 km du chef-lieu de la wilaya de Constantine. Sept bambins sont victimes d'une « circoncision collective » mal opérée. L'opération s'est déroulée dans une école avec, bien entendu, le concours de l'hôpital pédiatrique le plus proche de cette circonscription administrative. Elle a concerné en tout 86 chérubins. Dix jours plus tard, 8 d'entre eux ont été hospitalisés à l'hôpital de Mansourah dont 7 ont été admis. Agés entre 2 et 7 ans, 5 enfants présentaient des déficits de peau. Les deux autres avaient une nécrose au gland. La direction de la santé de la wilaya de Constantine avait diligenté une enquête une semaine auparavant. Il semble que la personne qui a pratiqué l'opération chirurgicale ne soit pas un professionnel. Le doute s'est même installé sur la nature ou plutôt sur la qualité des instruments qui ont été utilisés. Le 25 novembre, le ministre de la Santé s'est déplacé pour s'enquérir de l'état de santé des enfants. Deux jours auparavant, deux médecins délégués par le département ministériel s'étaient rendus à l'hôpital de Mansourah. Aussi, au chef-lieu de wilaya de Constantine, une réunion s'était tenue dans la même journée entre le wali et les cadres de la santé qui avait abouti à la nécessité de transférer les « victimes » vers Alger. La mesure était justifiée par la dégradation incessante de l'état de santé de ces enfants. Les victimes ont été transférées, quelques jours après, vers des hôpitaux de la capitale dans le but de leur assurer une prise en charge plus adéquate. Mais, il s'est avéré, par la suite, que même au CHU Mustapha Bacha ou à la clinique centrale, on ne disposait pas de moyens nécessaires pour « retaper » ces petits garçons. Le mal était tellement profond que cela nécessitait une prise en charge à l'étranger dans l'espoir de réparer les mutilations qui risquent de marquer ces petits enfants à vie. Cette grave affaire a provoqué des ondes de choc au sein des populations de la région et suscité l'émoi au plan national. Elle a défrayé la chronique des deux derniers mois de l'année 2005. Et elle continue toujours à faire l'actualité du jour. Car, l'avenir de ces enfants demeure incertain, à cause de la bêtise humaine. Ainsi, ce qui devait être une fête pour les enfants et leurs parents s'est transformé en un véritable malheur. Un cauchemar.