Aux célébrations folkloriques, se joint une manifestation à caractère universitaire. Le colloque se termine cet après-midi. La célébration de l'an amazigh, Yennayer, fête séculaire, est accompagnée cette année par un colloque académique consacré à «La littérature de l'oralité et le conte populaire : de la transmission culturelle à la construction identitaire». Cette rencontre d'universitaires s'est ouverte, hier dans la matinée, et a regroupé des chercheurs de différentes universités. Les espaces publics, à travers la Maison de la culture et l'Université, à travers le «Laboratoire des langues et cultures étrangères», deux institutions qui portent le nom de l'illustre écrivain et scientifique Mouloud Mammeri, ont uni leurs efforts pour apporter une plus-value culturelle et pédagogique. Mohand Akli Rezik, co-organisateur de cette rencontre explique que «l'organisation du colloque repose sur un partenariat efficient entre un laboratoire scientifique et un établissement public à caractère culturel. A défaut d'inviter le public à l'université, c'est celle-ci qui vient vers lui». Le directeur de la Maison de la culture, Ould Ali L'Hadi, s'inscrit dans la même démarche, en le disant dans allocution d'ouverture : «Je suis heureux de vous accueillir dans cette emblématique maison de la culture, pour célébrer, ensemble, les festivités du colloque qui rentre dans le cadre de la célébration du jour de l'an berbère Yennayer 2965». La nature des questions posées lors des débats, telles que «pourquoi intervenez-vous en langue française alors que l'on célèbre Yennayer, une fête amazighe ?» démontre, en fait, le profil hétérogène du public. «C'est cet objectif de débats contradictoires et parfois des questions déconcertantes que l'on a recherché. Le tout a été d'apporter des réponses appropriées et convaincantes», note Fadhila Boutouchent, co-organisatrice du colloque. Une quinzaine de communications ont été programmées dans quatre langues ; amazighe, arabe, française et anglaise et qui ont soulevé la problématique de l'oralité dans la formation identitaire. Le conte, le mythe, la poésie orale, le chant, l'art culinaire en Kabylie, en Oranie et dans la région de Timinoun sont les principaux thèmes explorés par les intervenants. Zineb Ali Benali de l'université Paris 8 expliquera : «Les contes, ces histoires dites par les femmes dans le cercle familial aux enfants, sont ainsi de multiples façons du côté des «littératures sans importances». Ils n'ont pas prise sur le réel qu'ils ne reflètent pas ; ils parlent de pays lointains et d'êtres fantastiques. Et pourtant, ils plongent dans des profondeurs culturelles que l'on devine à peine, mais qui peuvent se révéler, par fragments, par ressemblance et par allusion, dès qu'on se fait archéologue de la culture». La rencontre sera terminée aujourd'hui avec huit communications au programme.