Gâteaux et friandises pour fêter Yennayer L'an 2965 sera fêté de manière officielle à Djenane El Mithak, selon le Secrétaire général du Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA). La date du 12 janvier de chaque année reste toujours en attente d'être proclamée «fête nationale». Ce n'est, selon Si El-Hachemi Si Assad, secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), qu'une «question de temps». C'est du moins ce qu'il assure. Toujours selon ses propos, rapportés par El Watan, «le 12 janvier 2015, jour de l'An amazigh 2965, sera fêté, pour la première fois, de manière officielle à partir de Djenane El Mithak», a déclaré ce responsable. Quant à la promulgation de Yennayer comme jour férié, il a avancé, lors d'un colloque qui s'est déroulé à Batna, que cette «possibilité reste dans nos perspectives». La proclamation du 12 janvier de chaque année comme jour férié, coïncidant avec le Nouvel An berbère, selon le calendrier agraire, constitue une revendication des militants de la cause amazighe, depuis plusieurs décennies. Cette date donne lieu, dans différentes régions du pays, à des festivités folkloriques, largement médiatisées ces dernières années. Tamazight est officiellement «langue nationale» depuis mars 2002. Mais dans les faits, sa promotion par les pouvoirs publics en est encore au stade des intentions. Dans le sillage de cette revendication, Oran, à l'instar de nombreuses grandes et petites villes du pays, s'apprête à célébrer Yennayer, la nouvelle année berbère marquant le premier jour du calendrier agraire et coïncidant avec le 12 janvier du calendrier grégorien, dans une ambiance inhabituelle, tant dans les foyers qu'au niveau des marchés. Dans les marchés populaires de la capitale de l'Ouest, notamment celui de M'dina J'dida (Sidi Okba) et de la rue des Aurès, les commerçants sont depuis longtemps déjà, au rendez-vous, avec leurs étalages débordant de produits en tous genres, et tout particulièrement les fruits secs. En fait tous les marchés de la wilaya d'Oran, ainsi que les tables de fruits et légumes, sont aux couleurs de Yennayer, fêté en Algérie entre le 10 et le 14 janvier. Proposant des fruits secs ou frais, friandises et autres gâteries et confiseries, les commerçants rivalisent d'ingéniosité pour décorer leurs étals. Si le décor est bien planté, les prix ne suivent pas et rebutent plus d'un. Cette année, les prix ont fait un bond substantiel par rapport à 2014, «une augmentation allant jusqu'à 25%», explique un commerçant. Ainsi, le prix des amandes non décortiquées est passé de 1400 à 1600 DA/kg, Les amandes écossées sont proposées à 2000 DA le kg. Les noix de cajou, les noisettes et les noix sont cédées entre 2200 et 2500 DA le kg, selon le quartier et le magasin. Les pistaches caracolent au même prix, soit entre 2200 et 2500 DA le kg, tandis que les cacahuètes varient entre 400 et 600 DA le kilo. Les autres produits phares des marchés sont les dattes et les figues sèches dont le prix reste néanmoins plus ou moins raisonnable par rapport aux fruits secs, car vendues dans une fourchette variant entre 450 et 600 DA le kg. Cela dépend du calibre et de la qualité du produit. L'avènement du Nouvel An berbère à Batna, donne lieu à une ambiance très particulière dans les foyers de la classe moyenne. Si les prix des fruits secs sont exorbitants, notamment pour les petites bourses, les ménagères tiennent à la tradition en confectionnant les incontournables beignets maison et plats de «cherchem» préparés à base de fèves, de grains de blé et de pois chiches. Dans le cadre de la célébration de Yennayer, un artiste autodidacte, en l'occurrence Ahmed Khemari, se distingue dans l'exposition de ses oeuvres, en présentant pas moins de 16 toiles à Batna. Elles représentent les activités des familles rurales aurésiennes et met en valeur le savoir-faire de la femme chaouie dans le filage de la laine, le tissage des tapis ou encore la préparation des mets traditionnels. A Tizi Ouzou, la célébration de Yennayer, débutera aujourd'hui dans la wilaya, a informé jeudi la direction locale de la Culture. Un programme de festivités de cinq jours, comportant notamment un Salon des arts traditionnels, a été élaboré pour l'occasion. Ce programme comporte le traditionnel repas de Yennayer, composé de couscous au poulet, qui sera offert aux visiteurs le 12 janvier, au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Une exposition «préparation-dégustation» de plats traditionnels sera tenue durant ce salon, qui permettra aux visiteurs de découvrir, ou redécouvrir, c'est selon, les traditions culinaires des wilayas de Médéa, Béchar, Blida, Jijel, Tlemcen, Batna et Tizi Ouzou. La projection d'un film documentaire sur Yennayer, réalisé par l'Entv est programmée. Un colloque sur la littérature de l'oralité et le conte populaire sera d'autre part organisé les 11 et 12 du mois courant. Plusieurs communications culturelles seront données par des universitaires. Elles porteront notamment sur les contes, le patrimoine immatériel kabyle et le chant féminin traditionnel. Elles concerneront aussi la transmission orale du système culinaire en Kabylie. Des journées de musique de jeunes sont également au menu de cette manifestation culturelle avec des spectacles musicaux, qui sera clôturée par un gala le 14 du mois.