Pape Diouf, ancien journaliste et ex-président de l'Olympique de Marseille, a animé une conférence de presse à l'hôtel El Aurassi, hier. Le conférencier s'est longuement exprimé sur le racisme dans le football à l'égard des joueurs africains et maghrébins. Fort de son long parcours dans la presse, de son vécu d'agent de joueur et de son expérience à la tête d'un club professionnel, l'hôte d'El Khabar Erriadhi a répondu sans détours à toutes les questions posées par les journalistes venus nombreux assister à la conférence de presse. Il n'a pas zappé, par exemple, la question sur sa garde à vue dernièrement dans le cadre de l'enquête sur les malversations qui ont entouré certains transferts à l'époque où il dirigeait le club phocéen. Ses réponses ont été claires et limpides. Sur le racisme dont souffrent principalement les joueurs africains en Europe, il a indiqué : «C'est une réalité. Nos joueurs sont victimes de ce type de comportement nauséabond. Il y a des lieux où ce phénomène est plus prononcé et j'ai eu à le vivre avec des joueurs africains de l'OM lors de nos déplacements dans des pays et des villes européens.» Il a ensuite rebondi sur l'épisode des quotas, à l'époque où Laurent Blanc était le sélectionneur de l'équipe de France. La question avait été abordée lors d'une réunion de la direction technique de la Fédération française. Sur le sujet, Pape Diouf souligne que «ce qui s'est passé ce jour-là à la DTN est arrivé parce que le contexte s'y prêtait. Les gens qui se sont réunis ce jour-là étaient dans la même réflexion au sujet du problème. Cela s'est reproduit cette année avec les propos de Willy Sagnol, l'entraîneur de Bordeaux, qui a eu des mots très durs à l'endroit des footballeurs africains. Ensuite tout a été fait pour atténuer ces propos. Même que des joueurs africains de Bordeaux, à l'instar de Diabbaté et un autre sont tombés dans les bras du coach après une victoire comme pour l'absoudre des graves propos qu'il a tenus». Interrogé sur les conséquences des événements sanglants qui se sont produits dernièrement en France sur les footballeurs africains qui risquent d'être stigmatisés, Pape Diouf a répondu : «Je souhaite que la France fasse l'économie d'une dérive dont les footballeurs de notre continent pourraient être les premières et principales victimes. Il est temps pour elle (la France) de se regarder dans un miroir et tenter de comprendre pourquoi des jeunes vivant dans un même pays se sentent en marge.» Il s'est aussi exprimé sur la CAN-2015, la décision du Maroc de ne pas l'organiser et a renvoyé dos à dos le Maroc et la CAN.