Le nombre d'Algériens à avoir visité la Tunisie (fin 2004) devrait atteindre 900 000 personnes, soit une hausse de 11% par rapport à 2001. En cela, l'ouverture, à partir de cet automne, d'une liaison aérienne entre Oran et Tunis comme la réouverture de la ligne ferroviaire entre Annaba et Tunis devrait conduire à une progression du nombre des visiteurs. Selon une étude de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), révélée mercredi dernier lors d'un séminaire à Tunis, ces chiffres encouragent à offrir d'autres services. Ainsi, il a été recommandé aux agences d'organiser des voyages au profit des ingénieurs et agents des grandes compagnies pétrolières opérant en Algérie. Comme aussi de développer le tourisme familial très apprécié des Algériens et de créer des espaces de repos à proximité des postes frontaliers. Ce secteur d'activité vital pour notre voisin a été amplement pénalisé par les effets négatifs des attentats du 11 septembre 2001, mais surtout de l'attentat de Djerba du 10 avril 2002. Ce qui motive, en grande partie, le Premier ministre tunisien à entreprendre, à partir d'aujourd'hui, une visite de deux jours à Alger . Officiellement, Mohamed Ghannouchi et son homologue Ahmed Ouyahia co-présideront les travaux de la 14e session de la haute commission mixte algéro-tunisienne. Un rendez-vous précédé, hier à la résidence El Mithak, par une réunion du comité de suivi préparatoire de cette commission. Les dernières retouches ont donc été portées par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines et Hatem Bensalem, secrétaire d'Etat tunisien chargé des Affaires maghrébines et africaines. Il s'agit de consolider les neuf accords et programmes de coopération signés, à Tunis en décembre 2002, à l'occasion de la tenue de la 13e session de cette commission. Des accords qui couvrent les domaines de l'énergie, l'industrie, les ressources humaines et la culture. Les deux parties déclarent, dans ce cadre, vouloir « conférer une portée économique et sociale concrète aux relations excellentes » entre les deux pays. Or, la Tunisie vit au rythme des menaces grandissantes sur l'industrie des textiles, autre secteur aux larges recettes pour le pays de Zine El Abidine Ben Ali. Ce n'est pas pour rien que la capitale tunisienne abrite, depuis aujourd'hui, la conférence ministérielle sur l'avenir du textile-habillement dans l'espace euroméditerranéen. L'objectif de cette rencontre, à laquelle assistera Nourredine Boukrouh, ministre du Commerce, est de définir « une stratégie visant à sauvegarder les intérêts des pays euro-méditerranéens producteurs d'habillement et de textiles » dans la perspective de l'expiration, fin 2004, de l'accord sur les textiles et les fibres. Discrètement, les responsables tunisiens multiplient, ces derniers mois, les contacts avec leurs homologues algériens. Samedi dernier, une délégation algérienne représentant le secteur des industries artisanales avait achevé un visite de travail à Kairouan qui a duré une semaine. Des réunions techniques avec les artisans tunisiens ont abouti à la nécessité de création de postes d'emploi au profit de jeunes artisans. Que ce soit dans le tourisme ou dans le textile, l'esprit d'entreprenariat reconnu à nos voisins est décisif. Ceci dans la mesure où il permet d'atténuer les contre-coups des facteurs exogènes touchant l'activité économique de la Tunisie.