Le retour des compétences algériennes de l'étranger, mythe ou réalité ? Quelles sont les raisons qui motivent le retour des jeunes diplômés au pays natal ? Combien sont-ils à avoir déjà franchi le pas ? C'est à toutes ces questions qu'ont tenté de répondre les participants à une rencontre autour des compétences algériennes de l'étranger, organisée mardi soir au Palais de la culture d'Alger par International Talents Network (ITN), un cabinet spécialisé dans le repérage de talents algériens au profil international. Après deux forums organisés à Paris et à Lyon, Amina Kara et Marie-Aude Labrosse, cofondatrices d'ITN, sont convaincues d'une seule chose : de plus en plus de jeunes diplômés expriment, aujourd'hui, une réelle envie de retourner en Algérie. Créé en 2013 et implanté sur les deux rives de la Méditerranée, le cabinet ITN s'adresse à la fois aux jeunes Algériens, diplômés de l'enseignement supérieur français, mais aussi à ceux en poste en France à la recherche d'une opportunité d'emploi en Algérie. L'objectif dudit cabinet consiste à leur permettre de décrocher un emploi avant même leur retour en Algérie. La prochaine édition du forum «Spécial Algérie» aura lieu les 11 et 12 avril à Paris. Vincenzo Nesci, PDG de Djezzy, partenaire du cabinet ITN, a relevé, pour sa part, que le passage à l'international est important dans la carrière des jeunes talents, en vertu du principe de la mobilité internationale.Mais encore faudrait-il, motiver ces jeunes talents afin de revenir, chose qui est loin d'être facile, d'après lui. Car souvent, beaucoup hésitent à franchir le pas, de peur de ne pas trouver d'emploi adapté sur place. Les difficultés persistantes de l'emploi en France et le besoin de se rapprocher de la famille sont autant de facteurs qui militent pour le retour au pays, selon certains témoignages. Les structures dédiées à l'accompagnement de ces jeunes talents font carrément défaut, a regretté Abderrahmane Belamine, general manager du cabinet de conseil en ressources humaines Dynajoob-Algérie, également partenaire d'ITN. Lors de la rencontre, des diplômés algériens de retour au pays n'ont pas manqué de soulever le problème des équivalences qui se pose auprès des entreprises et de la Fonction publiques contrairement à l'entreprise privée. Chaque année. 300 000 étudiants internationaux partent étudier en France dont 22 000 sont des Algériens. Il s'agit de la troisième communauté estudiantine en France après les Marocains et les Chinois, selon les statistiques de l'ambassade de France en Algérie. Côté algérien, il n'existe pas de statistiques officielles à propos du nombre de diplômés algériens qui retournent au pays. Professeur à Toulouse Business School, Jacques Digout, qui a cumulé huit ans de collaboration avec l'Algérie, a souligné que de nombreux étudiants algériens ignorent la réalité de l'entreprise algérienne. Il a encore noté que les entreprises locales gagneraient davantage à améliorer leur attractivité en matière de recrutement de profils à l'international. Pour le professeur, il est plus que jamais nécessaire de valoriser la mobilité professionnelle internationale.