Agé de 88 ans, son état de santé est marqué par la série d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) sans latéralisation qu'il a subie l'année dernière. Ces derniers, consécutifs à des troubles du rythme cardiaque (infarctus en 1999 avec fibrillation auriculaire) ont affecté en particulier le centre de la parole. Il est traité en conséquence par ses médecins à Lausanne.» Tel est le bulletin de santé du leader charismatique et grand révolutionnaire, Hocine Aït Ahmed, transmis par sa famille – sa femme Djamila et ses enfants Bouchra, Salah et Jugurtha – au conseil national du FFS pour diffusion interne et externe. Le président d'honneur du plus vieux parti de l'opposition, contrairement à certaines rumeurs sur son maintien dans un hôpital, se trouve chez lui, dans son domicile à Lausanne, où il se fait suivre par ses médecins. «Le conseil national a pris connaissance avec une profonde émotion du message de vœux accompagné du bulletin médical de notre président d'honneur Hocine Aït Ahmed», annonçait hier le conseil national du FFS lors d'un point de presse au siège du parti, en assurant la famille du leader historique «de son soutien et de son réconfort, en souhaitant affectueusement un prompt rétablissement et une longue vie à notre président». Le rédacteur en 1948 du rapport de Zeddine, décisif pour le déclenchement, six ans plus tard, de la guerre de Libération nationale, fin stratège de l'Organisation secrète qu'il dirigea, membre du Groupe des six, architecte de la présence algérienne à la Conférence de Bandung et de l'ouverture du bureau du FLN à New York, pour ne citer que ces quelques grandes étapes de son long parcours de combattant pour la libération de l'Algérie et des Algériens, résiste aujourd'hui face à la maladie. Celui qui refusa d'abdiquer devant la confiscation de l'indépendance de l'Algérie opérée en 1962, en créant un front pour la démocratie, a connu les geôles et la condamnation à mort, puis a renoué avec la clandestinité politique ; il s'était retiré de la présidence du FFS lors du dernier congrès de ce parti, en 2013. Il ne cessa point d'appeler à une solution politique et pacifique basée sur une démarche consensuelle afin de sortir l'Algérie de l'autoritarisme et redonner au peuple le droit de décider.